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Afghanistan : La situation sécuritaire est de plus en plus complexe, selon un rapport

Afghanistan : La situation sécuritaire est de plus en plus complexe, selon un rapport

La délégation du Conseil de sécurité qui s'est rendue du 21 au 28 novembre en Afghanistan estime dans un rapport publié lundi que la situation sécuritaire dans ce pays est de plus en plus complexe mais pas encore critique.

La délégation juge « qu'il est important de faire une distinction entre l'insurrection qui est motivée par des considérations politiques et la criminalité qui est en partie responsable de l'insécurité, tout en notant qu'il faut s'attaquer à ces deux problèmes et qu'il est difficile d'établir une ligne de démarcation très nette entre ces deux éléments dans le cas de l'Afghanistan », souligne le rapport.

Elle note également que « les insurgés seraient concentrés dans des régions spécifiques et qu'ils n'ont pas d'autre modèle à proposer pour le gouvernement, même s'ils donnent l'impression d'être omniprésents. »

De manière générale, la délégation du Conseil de sécurité, qui a notamment rencontré lors de sa visite, le président Hamid Karzaï et plusieurs de ses ministres, a relevé « des aspects positifs importants qui autorisent un optimisme prudent pour l'avenir ».

Premièrement, la nette amélioration des relations avec le Pakistan; deuxièmement, les dernières nominations de membres du Cabinet, qui devraient apporter un regain d'énergie et d'efficacité au gouvernement, par exemple dans la lutte contre la corruption; troisièmement, la réduction considérable de la superficie des terres utilisées pour la culture du pavot (19 %) signalée par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime; quatrièmement, l'engagement d'améliorer la gouvernance au niveau infranational, notamment grâce au lancement du Programme afghan d'action sociale, qui vise à combler le fossé entre les administrations publiques et les communautés locales; et, cinquièmement, l'inscription sur les listes électorales de près de 2 millions d'Afghans au cours des deux premières phases du projet électoral, sans qu'aucun incident grave n'ait été signalé.

« Ces acquis doivent être consolidés, notamment dans l'année à venir », estime la délégation du Conseil.

La délégation était conduite par l'ambassadeur Giulio Terzi di Sant'Agata (Italie). Y ont également participé Dumisani Kumalo (Afrique du Sud), Olivier Belle (Belgique), Paul Robert Tiendrébéogo (Burkina Faso), Liu Zhenmin (Chine), Saúl Weisleder (Costa Rica), Toma Galli (Croatie), Zalmay Khalilzad (États-Unis d'Amérique), Konstantin Dolgov (Fédération de Russie), Jean-Pierre Lacroix (France), R. M. Marty M. Natalegawa (Indonésie), Ahmed Gebreel (Jamahiriya arabe libyenne), Alfredo Suescum (Panama), John Sawers (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord) et Bui The Giang (Viet Nam).

Il s'agissait de la troisième visite du Conseil de sécurité en Afghanistan depuis 2002, les précédentes ayant eu lieu en novembre 2003 et novembre 2006.

Le 4 décembre, M. Terzi di Sant'Agata avait déjà fait un premier compte-rendu du voyage devant ses collègues du Conseil de sécurité.