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A L'ONU, Daniel Barenboïm appelle à une vision humaine de la question israélo-palestinienne

A L'ONU, Daniel Barenboïm appelle à une vision humaine de la question israélo-palestinienne

Le messager de la paix des Nations Unies, chef d'orchestre et pianiste Daniel Barenboïm a appelé vendredi, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York, à une vision différente de la question israélo-palestinienne, celle d'êtres humains devant vivre ensemble.

« C'est une bénédiction de vivre avec les autres et non une calamité », a déclaré M. Barenboïm, pianiste de renommée mondiale et chef du « West-Eastern Divan Orchestra », un orchestre composé de musiciens de tout le Moyen-Orient. Cet orchestre donnera un concert de musique de chambre le 15 décembre dans la salle de l'Assemblée générale de l'ONU.

Israélien né en Argentine et Messager de la paix des Nations Unies depuis septembre 2007, Daniel Barenboïm couronnera ainsi les cérémonies commémoratives du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

« En tant que Messager de la paix, mon projet exige évidemment bien davantage », a estimé le chef d'orchestre qui a considéré que c'est tout son orchestre qui est messager de la paix parce qu'il transmet le message de la paix au Moyen-Orient. « Nous espérons présenter un modèle de ce que la société pourrait être », a-t-il ajouté.

Daniel Barenboïm a fondé le « West-Eastern Divan Orchestra » en 1999, avec l'intellectuel palestinien aujourd'hui décédé Edward Saïd, pour promouvoir la paix au Moyen-Orient à travers la musique classique et des concerts joués par de jeunes étudiants israéliens et arabes.

« Je trouve que le conflit israélo-palestinien n'a pas été traité comme il aurait dû l'être», a confié le chef d'orchestre. « Ce n'est pas un conflit comme les autres car il est avant tout humain et non politique. » Daniel Barenboïm a jugé illusoire de croire qu'on peut arriver à un compromis par la voie militaire.

Le Messager de la paix a rappelé que les individus concernés par ce conflit ont tous la ferme conviction qu'ils peuvent vivre sur la même portion de terre. Il a donc souhaité que soit trouvée une solution intégrant la nécessité de vivre ensemble. « Une solution au conflit israélo-palestinien doit être basée sur l'acceptation des autres », a-t-il insisté, en mentionnant qu'il y a un Égyptien, un Syrien, un Israélien et une Iranienne dans l'orchestre de musique de chambre qu'il va diriger lundi.

Au programme, l'orchestre a inscrit la Truite de Schubert et les trois Fantasiestücke de Schumann. S'il n'y a pas de Libanais dans cet ensemble, a précisé le chef d'orchestre, il y en a six ou sept dans le « West-Eastern Divan Orchestra », dont une violoncelliste de 14 ans et un autre musicien de 13 ans.

« Mon rêve est de donner un concert à Beyrouth, seul ou avec l'orchestre, mais cela n'a pas encore été possible, malgré l'enthousiasme de certains », a-t-il aussi déclaré.

Le maestro a conclu sa conférence de presse en regrettant que les valeurs de « Liberté, Égalité, Fraternité » de la République française soient oubliées par le monde actuel. La liberté vient en premier puis l'égalité et enfin la fraternité qui ne peut exister sans les deux autres. « Si je joue le deuxième mouvement d'une symphonie de Beethoven avant le premier, personne ne comprendra le message », a-t-il expliqué.