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Ban met en garde contre une recrudescence de l'esclavage avec la crise économique

Ban met en garde contre une recrudescence de l'esclavage avec la crise économique

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Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a mis en garde mardi contre une recrudescence des pratiques assimilées à de l'esclavage en raison de l'impact de la crise économique mondiale sur les plus vulnérables, alors que les Nations Unies célébraient mardi la Journée internationale pour l'abolition de l'esclavage.

« Le commerce des esclaves a été aboli officiellement il y a 200 ans, mais cette violation flagrante des droits de l'homme persiste, alimentée par un manque de respect pour la dignité des êtres humains, une négation de leur humanité et par la pauvreté », déclaré M. Ban dans un message à l'occasion de cette journée. On estime à 27 millions le nombre de personnes victimes de l'esclavage aujourd'hui.

Le Secrétaire général relève que les formes traditionnelles d'esclavage existent encore et que de nouvelles formes contemporaines d'esclavage sont apparues, telles que la vente d'enfants, l'asservissement via l'endettement et le trafic des êtres humains. « Des travailleurs locaux et migrants sont souvent des esclaves de facto, comme le sont des gens travaillant dans la construction, les industries agroalimentaire et de la confection et d'autres industries », souligne-t-il.

Selon lui, « la crise économique mondiale pourrait exacerber cette situation déjà alarmante. Les gens pauvres pourraient sombrer davantage dans la pauvreté, les rendant plus vulnérables aux pratiques assimilées à de l'esclavage ». « Ceux qui les exploitent devront tirer davantage d'eux pour faire des profits et les consommateurs qui ne sont peut-être pas conscients des conséquences risquent d'acheter des produits dont le coût du travail est maintenu à un niveau anormalement bas », ajoute-t-il.

Ban Ki-moon a appelé les gouvernements, les organisations de la société civile, le monde des affaires et les individus à s'unir pour protéger les victimes et mettre fin à toutes les formes d'esclavage et d'exploitation.

« L'esclavage est un crime contre l'humanité », a déclaré pour sa part la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, en référence à la formulation employée dans la Déclaration des Etats ayant participé à la Conférence mondiale contre le racisme à Durban (Afrique du Sud) en 2001.

Selon elle, les souffrances ne sont pas terminées avec l'élimination de la pratique elle-même, alors que les descendants d'anciens esclaves continuent de souffrir des conséquences du traitement de leurs ancêtres.

Mme Pillay a applaudi le courage d'une ancienne esclave du Niger qui a poursuivi récemment son gouvernement pour n'avoir pas réussi à faire respecter ses lois anti-esclavage. « Elle s'est dressée contre ceux qui ont permis qu'elle devienne une esclave et s'est courageusement opposée à une pratique qui condamne traditionnellement au silence ses victimes et nie leur humanité », a-t-elle ajouté. Elle a salué la décision du bras judiciaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) d'avoir statué contre le gouvernement du Niger pour avoir échoué à protéger cette ancienne esclave.