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La CPI et l'ONU préoccupés par les violations des droits de l'homme au Nord-Kivu

La CPI et l'ONU préoccupés par les violations des droits de l'homme au Nord-Kivu

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo.
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a exprimé mardi son inquiétude sur la situation dans les Kivus, dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) et rappelé que son Bureau suivait de très près les informations convergentes sur des attaques menées contre la population civile, le déplacement forcé de populations, les meurtres, les viols et les pillages, perpétrés lors des affrontements armés récents dans la province du Nord-Kivu.

Le Procureur a appelé toutes les parties au conflit ainsi que tous les acteurs régionaux à mettre un terme aux crimes.

Il rappelle que la CPI a compétence pour enquêter et poursuivre les auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide commis sur le territoire de la RDC ou par des ressortissants congolais depuis le 1er juillet 2002.

« Les crimes doivent cesser. La population des deux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu n'a que trop souffert. Les viols et les déplacements forcés sont des crimes graves qui ne sauraient rester impunis », a déclaré le Procureur qui a rencontré une délégation de parlementaires congolais vendredi dernier.

Le Bureau du Procureur a commencé son examen des crimes qui auraient été commis au Nord-Kivu et au Sud-Kivu ces dernières années par des personnes appartenant à tous les groupes impliqués dans la région, que ce soit le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) elles-mêmes, ou d'autres groupes armés basés dans la région.

M. Moreno-Ocampo exhorte une fois de plus tous les acteurs, y compris les organisations régionales et internationales, à soutenir les autorités congolaises et à travailler avec elles en particulier pour l'exécution du mandat d'arrêt délivré par la CPI à l'encontre de Bosco Ntaganda. M. Ntaganda participe activement au conflit actuel qui sévit au Nord-Kivu en qualité de chef d'état-major du CNDP de Laurent Nkunda et il est accusé, à ce titre, d'être impliqué dans les crimes qui se poursuivent.

Le Procureur annoncera très prochainement l'orientation de sa troisième enquête.

De son côté, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a indiqué qu'une équipe des Nations Unies avait été autorisée à pénétrer dans une zone contrôlée par les forces de Laurent Nkunda, la première fois depuis le début de la crise la semaine dernière.

« Toutefois, l'équipe était accompagnée d'un membre armé du CNDP, ce qui a gravement compromis leur capacité à mener une enquête sur ce qui se passait et à interroger des gens », a expliqué la porte-parole du Secrétaire général, Michèle Montas, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU, à New York.

Selon l'équipe, il n'y a pas eu pour l'instant d'informations concernant des « atrocités à grande échelle » mais il y a eu des meurtres ciblés destinés à créer la panique et la peur parmi la population afin de les obliger à quitter leurs maisons et leurs camps.