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Guinée-Bissau : Ban préoccupé par la volatilité de la situation avant les élections

Guinée-Bissau : Ban préoccupé par la volatilité de la situation avant les élections

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, se dit préoccupé, dans un rapport rendu public jeudi, de la volatilité des conditions de sécurité et de la situation politique en Guinée-Bissau qui s'apprête à tenir des élections législatives le 16 novembre.

« Je demande à nouveau à toutes les parties prenantes du pays de collaborer pacifiquement dans l'intérêt de celui-ci et dans le respect de l'état de droit, afin de faire en sorte que les élections législatives se déroulent dans une atmosphère de stabilité et de paix », déclare M. Ban dans ce rapport remis au Conseil de sécurité.

« Il est décevant de constater que certains acteurs continuent à croire qu'un coup de force, et non le dialogue, est la solution qui permettra de régler toutes leurs doléances, ou que c'est le seul moyen d'accéder au pouvoir. J'en appelle à tous les acteurs de la vie politique pour qu'ils n'aient pas recours à la force militaire pour pousser leur programme politique personnel. J'en appelle aussi aux militaires pour qu'ils restent fidèles à leur tradition professionnelle et républicaine de protection et de défense de l'État », ajoute le Secrétaire général.

Ban Ki-moon s'inquiète aussi du trafic de drogues : « Bien qu'il soit difficile d'obtenir des données chiffrées, les événements récents et même les déclarations des dirigeants du pays ont montré que le volume du trafic de drogues en Guinée-Bissau était bien plus grand qu'on ne le pensait précédemment. Je suis particulièrement préoccupé par les informations selon lesquelles le pays n'est plus seulement une plaque tournante, mais devient rapidement un marché important pour le commerce de la drogue. »

Aussi, il demande « à nouveau au Conseil de sécurité d'agir énergiquement et, dans cette perspective, d'envisager de créer un groupe d'experts chargé d'identifier toutes les personnes impliquées dans le trafic de drogues et la criminalité organisée en Guinée-Bissau et d'enquêter sur leurs activités, en se réservant la possibilité de prendre des mesures, voire des sanctions punitives et ciblées, destinées à renverser la tendance troublante à l'aggravation de la crise du trafic de drogues dans laquelle le pays est plongé. »

Dans la perspective des élections, le Secrétaire général « recommande que la Commission européenne, la CEDEAO, l'Angola, le Brésil, le Portugal, le Royaume-Uni, le Fonds pour la consolidation de la paix et le PNUD contribuent généreusement au fonds de regroupement destiné à financer les élections ». Selon lui, « le manque à financer a certes été considérablement réduit, mais il faut absolument le combler complètement si l'on veut que les élections se déroulent convenablement. »

Il juge par ailleurs « encourageant de constater que les préparatifs des élections n'ont pas pris de retard » et félicite le gouvernement du bon déroulement de la campagne d'inscription sur les listes électorales, qui a connu une participation record de 94,6 %.