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Développement : Le président de l'Assemblée générale réclame une réorientation des priorités

Développement : Le président de l'Assemblée générale réclame une réorientation des priorités

Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Miguel D'Escoto Brockmann.
Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Miguel d'Escoto Brockmann, a réclamé jeudi une réorientation de priorités estimant qu'il était peu probable que de nombreux pays réalisent les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d'ici à 2015.

Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Miguel d'Escoto Brockmann, a réclamé jeudi une réorientation de priorités estimant qu'il était peu probable que de nombreux pays réalisent les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d'ici à 2015.

« Jusqu'à présent, les progrès accomplis concernant les OMD ont été limités à quelques exceptions près. De nombreux pays sont en retard et il est peu probable qu'ils réalisent ces objectifs à la date attendue » de 2015, a-t-il dit lors du sommet de haut niveau sur les OMD en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

« La faim dans le monde provient d'une distribution inéquitable du pouvoir d'achat entre pays et à l'intérieur des pays; notre objectif doit donc avoir pour objectif de réduire les inégalités de notre système mondial de production alimentaire », a déclaré le président de l'Assemblée générale, avant d'égrener plusieurs facteurs à la source, selon lui, de cette crise.

Il a d'abord jugé que l'assistance internationale était insuffisante : « Si les Etats se sont engagés à allouer 0,7% de leur PIB au développement, en réalité très peu ont atteint ce chiffre. Pour chaque dollar dépensé dans l'assistance internationale les pays développés en affectent 10 aux dépenses militaires ».

Ainsi, « on a calculé que les sommes dépensées pour la guerre en Iraq auraient payé pour une éducation scolaire primaire pour tous les enfants du monde qui ne vont pas à l'école » et « le prix d'un seul missile permettrait de construire 100 écoles dans n'importe quel pays d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique latine », a-t-il souligné.

Il a également déploré les politiques qui forcent les pays pauvres à importer des produits agricoles à des prix imposés du fait d'importantes subventions et qui entravent leur accès au marché mondial : « Le principe fondamental de la production d'aliments, qui est de nourrir les populations, est subordonné aux objectifs d'une poignée de multinationales qui monopolisent tous les aspects de la production alimentaire ».

En 2007, année où a commencé la crise alimentaire, Monsanto et Cargill, qui contrôlent le marché des céréales, ont vu leurs profits croître de 45% et 60% respectivement. Le fabricant d'engrais Mosaic Corporation, une filiale de Cargill, a doublé ses profits en une seule année, a-t-il déclaré.

Selon le président de l'Assemblée générale, les prix de l'alimentation, de l'eau et du carburant ont augmenté partout du fait de politiques néo-libérales et du contrôle de ces produits de base par un petit groupe de sociétés.

Pendant ce temps, a dit Miguel d'Escoto Brockmann, 3,14 milliards de personnes vivent avec moins de 2,50 dollars par jour et la Banque mondiale estime que 44% survivent avec moins de 1,25 dollar. Chaque jour, plus de 30.000 personnes meurent de malnutrition, de maladies que l'on peut prévenir, et de la faim. 85% d'entre eux sont des enfants de moins de 5 ans.