Crise alimentaire : l'Afrique peut devenir exportatrice agricole, selon Ban
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« La question de la crise alimentaire est une question de vie ou de mort, littéralement », a déclaré le Secrétaire général lors d'une réunion sur la crise alimentaire mondiale centrée sur « les petits exploitants agricoles, la sécurité alimentaire et le développement rural en Afrique », en marge de la session spéciale de haut niveau de l'Assemblée générale de l'ONU sur l'Afrique à New York.
Le Malawi recevait une assistance alimentaire en 2005. Il est devenu exportateur en 2007, a souligné le Secrétaire général.
« A l'heure actuelle, 7% seulement des terres arables en Afrique sont irriguées ». Le reste repose sur les pluies, qui manquent de plus en plus souvent, a-t-il noté, appelant à des investissements dans des techniques agricoles modernes, qui accroîtront les besoins de stockages et les infrastructures telles que les routes.
Le Secrétaire général a rappelé qu'au cours de la révolution verte asiatique, les pays de la région dépensaient entre 11 et 14% de leur budget nationaux à l'agriculture, tout en recevant un soutien important de la communauté internationale.
Il a exhorté les pays africains à mettre en oeuvre la Déclaration du sommet de l'Union africaine (UA) de Maputo de 2003, qui fixait à 10% le budget de ses membres en matière agricole et de développement rural.
« A l'heure actuelle, 4% seulement de l'aide publique au développement va à l'agriculture, comparé à 20% dans les années 1980 », a-t-il aussi rappelé.
De son côté, le professeur Jeffrey Sachs, conseiller spécial du Secrétaire général sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a accusé lors de cette réunion les pays riches de ne rien faire pour aider les agriculteurs pauvres à se sortir de la famine, tandis que l’Amérique rachète les dettes de Wall Street et que les Etats Membres de l’Union européenne cherchent à récupérer la somme de 1 milliards d’euros en subventions agricoles non utilisées, promise par le président de l’Union européenne pour lutter contre la crise alimentaire mondiale. « Ca suffit ! » s’est-il exclamé, demandant combien de crises il faudrait encore pour que les promesses soient enfin réalisées.
Il a rappelé que le rendement des terres agricoles en Afrique était inférieur d’au moins deux tiers à celui rencontré partout ailleurs sur la planète, alors qu’il pourrait être doublé voire triplé avec des méthodes modernes et l'utilisation de semences et d’engrais. « Mais les agriculteurs africains ne pourront pas s’en sortir tous seuls », a-t-il insisté.