L'actualité mondiale Un regard humain

L'AIEA fait un bilan de la dissémination nucléaire, de l'Iran à la Corée du Nord

L'AIEA fait un bilan de la dissémination nucléaire, de l'Iran à la Corée du Nord

media:entermedia_image:056830cf-2b54-4cff-8f32-616070b88d9e
Après six ans d'efforts intensifs pour clarifier les activités nucléaires de l'Iran, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'est toujours pas en mesure d'en confirmer les objectifs purement pacifiques, a annoncé lundi son directeur Mohamed El-Baradei.

« L'agence a été en mesure de vérifier la non dissémination de matériaux nucléaires en Iran. Malheureusement elle n'a pas pu faire de progrès substantiels sur les études et les questions liées aux possibles dimensions militaires du programme nucléaire iranien », a dit Mohamed El-Baradei devant le Conseil des gouverneurs de l'Agence, à Vienne (Autriche).

« Cela reste gravement préoccupant », a-t-il dit, rappelant que l'Iran avait continué ses opérations d'enrichissement de l'uranium en violation des résolutions du Conseil de sécurité.

« Même si pour l'instant l'Iran n'a produit que des quantités limitées d'uranium peu enrichi, il s'agit toujours d'une cause de préoccupation pour la communauté internationale en l'absence de clarté sur ses activités nucléaires présentes et passées ».

S'agissant par ailleurs de la Libye, « l'Agence a pu vérifier la non dissémination des matériaux nucléaires déclarés » dans le pays.

La Libye a reconnu l'existence de son programme nucléaire qui s'est étalé des années 1980 à 2003 mais affirme n'être jamais passée au stade de la mise au point d'une arme nucléaire et n'avait pas de capacités de production de matériau fissile, a dit le directeur de l'AIEA.

« L'Agence n'a pas trouvé de travaux liés à au développement effectif d'armes nucléaires », a-t-il confirmé.

Si l'Agence a maintenant libre accès aux installations libyennes, le directeur de l'AIEA s'est inquiété cependant de ce que les « informations transmises par le réseau clandestin » existaient sous forme électronique et étaient faciles à disséminer.

En ce qui concerne la Syrie, l'AIEA a rappelé qu'elle avait visité le site d'Al Kibar, détruit en septembre 2007par Israël qui a assuré qu'il s'agissait d'un réacteur nucléaire.

Les échantillons récupérés sur le terrain sont encore en train à l'étude mais pour l'instant il n'y a pas d'indication de matériau nucléaire.

Enfin, concernant la République populaire démocratique de Corée (RPDC), l'AIEA a pu suivre, mais non pas participer au démantèlement de la centrale de Yongbyon.

L'Agence a aussi constaté que certains équipements ont été remis sur le site, même si cela n'a pas changé le statut du site.

« Les autorités nord-coréennes ont demandé aux inspecteurs de l'AIEA de retirer les sceaux et l'équipement de surveillance afin de leur permettre de mener des tests à la centrale de retraitement, qui ne devrait pas impliquer de matériaux nucléaires », a dit M. ElBaradei.