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Affrontements au Nord et Sud Kivu : la MONUC intervient pour protéger les civils

Affrontements au Nord et Sud Kivu : la MONUC intervient pour protéger les civils

Mère réfugiée et ses enfants au camp de Mugunga, dans le Nord-Kivu
Les casques bleus de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) ont dû intervenir mardi dans plusieurs endroits dans le Nord et le Sud Kivu pour mettre fin à des affrontements entre groupes armés et protéger les civils.

Quatre zones principales ont été le théâtre d'affrontements au Nord et au Sud Kivu le 9 septembre 2008 et ont fait l'objet d'interventions majeures des troupes de la MONUC, précise un communiqué de la Mission des Nations Unies publié jeudi.

Au Nord Kivu, à Kirotche, localité située à 10 km au sud de Sake, à une vingtaine de kilomètres de Goma, les casques bleus se sont interposés entre des éléments des Mayi-Mayi Cobra et du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), pour les empêcher d'avancer vers le centre de la localité. La base opérationnelle mobile du contingent sud-africain de la MONUC s'est retrouvée sous le feu croisé de ces groupes armés. La force de la MONUC sur le terrain, appuyée par les hélicoptères de combat, a permis d'empêcher cette progression. Les casques bleus de la base mobile ont pu récupérer les civils en débandade, qui avaient fui la localité effrayés par les tirs, afin d'en assurer la protection.

Toujours au Nord Kivu, à Ntamugenga, sur le territoire de Rutshuru, au nord de Goma, où des combats entre les troupes du CNDP et l'armée régulière avaient éclaté tôt mardi matin, les casques bleus de la base mobile située dans cette localité sont parvenus, au terme d'une intense médiation entre les parties, à faire taire les armes, à la mi journée. Dans les environs de Kikuku, localité située à 10 km au nord de Nyanzale, où des affrontements étaient également signalés entre les mêmes forces, les casques bleus ont exercé une forte pression sur les troupes du CNDP et les ont empêchés de progresser vers Kanyabayonga, au nord. Les casques bleus ont également sécurisé les populations des localités de Kikuku et de Nyanzale.

Au Sud Kivu, l'intervention de la force de la MONUC a également permis mardi d'empêcher la prise de la localité de Minova par les troupes du CNDP. Les casques bleus de la brigade du Nord Kivu ont fortement renforcé leurs effectifs dans la ville, et ont ainsi pu assurer la protection des populations de ce centre urbain ainsi que des déplacés qui avaient fui les environs proches pour s'y réfugier. Quelque 1000 personnes se sont ainsi regroupées au centre de Minova, au niveau de la base mobile des casques bleus, qui en assurent la protection.

Selon la MONUC, les incidents répétés dans ces zones « démontrent une fois de plus l'urgence de lancer le processus de désengagement ».

Jeudi, les membres de la Facilitation internationale, signataires des Actes d'engagement du 23 janvier 2008, ont exprimé dans un communiqué commun leur vive préoccupation concernant les récents affrontements.

Le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en RDC, Alan Doss, le représentant de l'Union africaine, Martin Bongo, la secrétaire exécutive de la Conférence des Grands Lacs, Liberata Mula Mula, le représentant spécial de l'Union européenne pour la région des Grands Lacs, Roeland van de Geer et l'envoyé spécial du Secrétaire d'Etat adjoint pour les affaires africaines, Tim Shortley, ont lancé un appel à tous les signataires de respecter scrupuleusement toutes les dispositions des Actes d'engagement, en l'occurrence, l'arrêt total et immédiat des hostilités et l'implication de tous dans le rétablissement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble des provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu.

La Facilitation internationale « condamne toutes les violations du cessez-le-feu et demande au CNDP de cesser immédiatement ses actions militaires dans les zones qu'il a occupés récemment, notamment aux environs de Nyanzale, Numbi, Minova et Kirotshe ». Elle demande « avec insistance à toutes les forces de se replier immédiatement sur les positions qu'elles occupaient avant le 28 août, de cesser tout nouveau mouvement de troupes, à l'exception de celles impliquées dans les opérations conjointes avec la MONUC contre les FDLR, et de s'abstenir de toute déclaration hostile envers les autres partenaires du processus Amani. »