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Haïti : la FAO appelle à aider les agriculteurs pour éviter une aggravation de la crise alimentaire

Haïti : la FAO appelle à aider les agriculteurs pour éviter une aggravation de la crise alimentaire

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La faim et la sous-alimentation vont s'aggraver dans les mois à venir en Haïti si les agriculteurs déplacés ne peuvent pas retourner à leurs champs alors que la série de cyclones qui vient de frapper le pays a sérieusement compromis les moyens d'existence des communautés rurales, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

La faim et la sous-alimentation vont s'aggraver dans les mois à venir en Haïti si les agriculteurs déplacés ne peuvent pas retourner à leurs champs alors que la série de cyclones qui vient de frapper le pays a sérieusement compromis les moyens d'existence des communautés rurales, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Plus de 50 000 familles ont tout perdu et n'ont plus rien à manger, souligne jeudi la FAO dans un communiqué. Neuf départements sur dix ont énormément souffert. Les cultures sur pied (maïs, sorgho, fèves, manioc, patates douces) et les plantations de bananes ont été dévastées par les inondations, l'érosion et les glissements de terrain. Plus de 2.000 têtes de bétail ont péri noyées. Dans la majeure partie de l'île, les lignes électriques et les routes ont été également détruites, compliquant encore davantage la remise sur pied du secteur agricole et des marchés.

Déjà, avant les récents cyclones, Haïti, le pays le plus pauvre de l'hémisphère occidental, était plongé dans l'insécurité alimentaire chronique et la pauvreté, aggravées par la flambée mondiale des prix des produits alimentaires.

Lors de la dernière campagne des semis d'été, la FAO avait lancé une intervention d'urgence pour stimuler la production agricole et améliorer les disponibilités alimentaires locales. Mais les ouragans Fay, Hanna, Gustav et Ike se sont abattus, tour à tour, sur le pays au moment où les cultures étaient au point culminant de leur croissance. Le résultat est catastrophique, l'entière récolte ayant été compromise.

D'après la FAO, les ménages ruraux ont besoin d'une assistance immédiate pour assurer leurs moyens d'existence. La relance de la production agricole et la lutte contre la propagation des maladies animales nécessiteront pas moins de 10,5 millions de dollars, selon un appel lancé par la FAO. Cet appel fait partie de l'appel d'urgence plus vaste lancé mercredi par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) qui a demandé 108 millions de dollars pour aider pendant les six prochains mois les survivants des cyclones.

La FAO veut utiliser l'argent pour distribuer des intrants agricoles, des outils et des petits animaux d'élevage, reconstruire les réseaux d'irrigation, lutter contre les maladies animales et réduire les décès d'animaux consécutifs aux inondations.

De son côté, le coordonnateur des Nations Unies en Haïti, Joël Boutroue, a souligné que l'ONU tentait de faire face à l'urgence mais que les conditions étaient difficiles. « Les Nations Unies avaient déjà commencé, après Fay et Gustav, à venir en aide aux populations des régions les plus touchées par les deux premiers ouragans. Mais le passage successif des ouragans Hanna et Ike ont interrompu nos interventions. Nous sommes en train maintenant de relancer la machine tant sur Gonaïves que sur les autres régions prioritaires », a-t-il expliqué dans un entretien publié sur le site web de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).

« Nombre de routes et de ponts ont été endommagés ou détruits. Ceci réduit considérablement notre liberté de mouvement et nous oblige à nous reposer sur le transport aérien et maritime », a-t-il ajouté.

L'achat par les Nations Unies de produits alimentaires au niveau local et régional est difficile. « Sur le plan local, les possibilités d'achat sont très faibles puisque les récoltes ont péri. Sur le plan régional, c'est extrêmement difficile car depuis l'année dernière, on assiste à l'inflation des prix des produits alimentaires », a souligné M. Boutroue.