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Asie: les plus pauvres ont du mal à accéder aux soins médicaux malgré la croissance économique

Asie: les plus pauvres ont du mal à accéder aux soins médicaux malgré la croissance économique

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Malgré la forte croissance économique de la région Asie-Pacifique, qui a fait reculer la pauvreté, les populations les plus pauvres n'ont le plus souvent pas accès aux soins médicaux, selon un rapport du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) intitulé 'Rapport 2008 sur la situation des enfants de l'Asie-Pacifique'.

Malgré la forte croissance économique de la région Asie-Pacifique, qui a fait reculer la pauvreté, les populations les plus pauvres n'ont le plus souvent pas accès aux soins médicaux, selon un rapport du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) intitulé 'Rapport 2008 sur la situation des enfants de l'Asie-Pacifique'.

La région Asie-Pacifique, qui compte la moitié des enfants dans le monde, connaît une forte croissance économique, la plus rapide du monde depuis 1990. La mortalité infantile, considérée comme un élément clé par l'UNICEF pour évaluer les progrès en termes de développement humain et de droits de l'enfant, a fortement baissé. Mais ces progrès sont éclipsés par un approfondissement des disparités, souligne le rapport publié mardi.

Le rapport relève une tendance troublante dans la région : les dépenses de santé publique restent bien inférieures à la moyenne mondiale de 5,1%, avec l'Asie du Sud dépensant seulement 1,1% de son produit intérieur brut et le reste de la région Asie-Pacifique dépensant 1,9%. En outre, alors qu'on assiste à une privatisation des services de santé et à une diminution de la part du gouvernement dans les budgets de santé dans la région, les infrastructures publiques sont moins bien entretenues et les travailleurs du secteur de la santé s'en vont pour des postes mieux payés dans le secteur privé ou à l'étranger.

« Les disparités entre riches et pauvres augmentent à un rythme troublant dans certaines sous-régions de l'Asie-Pacifique laissant un grand nombre de mères et d'enfants face au danger d'une pauvreté relative plus grande et d'une exclusion des services de santé primaire de qualité », note le rapport.

En Chine, la plupart des morts d'enfants de moins de cinq ans ont lieu dans les cinq premières semaines, en raison surtout du manque de services obstétriques. En Inde, une femme sur trois est sous-alimentée ce qui accroit les risques de mettre au monde des bébés au faible poids. Et ces bébés ont 20 fois plus de risques de mourir pendant leur petite enfance que les bébés en bonne santé.

Selon l'UNICEF, l'Inde a besoin de faire des progrès en termes de santé, de nutrition, d'assainissement, d'éducation, d'égalité hommes-femmes et de protection de l'enfance. La Chine a besoin de faire de gros progrès en matière de mortalité infantile. En 2006, 2,5 millions d'enfants sont morts dans ces deux pays (Inde, 2,1 millions et Chine, 415.000), représentant près d'un tiers de toutes les morts d'enfants dans le monde.

L'Asie du sud est la seule sous-région du monde où l'espérance de vie des femmes est inférieure à celle des hommes et où les filles ont plus de risques d'être sous-alimentées que les garçons. Les garçons pakistanais ont plus de chances d'être immunisés que les filles et ont un meilleur accès au système de santé. « Tant qu'on ne s'attaque pas à la discrimination à l'égard des femmes et des filles dans le cadre de stratégies globales pour améliorer la santé maternelle et infantile, les taux élevés de mortalité maternelle et infantile subsisteront », souligne le rapport.

Aussi, l'UNICEF appelle les pays de la région Asie-Pacifique, notamment l'Inde et la Chine, à renforcer leurs systèmes de santé, à concentrer les ressources dans les zones où les taux de mortalité infantile sont les plus élevés, à fournir des soins médicaux du début de la grossesse à la naissance et jusqu'à l'adolescence, à augmenter les dépenses de santé publique d'au moins 2% (basé sur les niveaux de 2001), à s'attaquer aux discriminations à l'égard des femmes.