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Crise alimentaire : La FAO livre des semences aux agriculteurs haïtiens

Crise alimentaire : La FAO livre des semences aux agriculteurs haïtiens

Distribution de semences à des fermiers du Niger touchés par la crise alimentaire
L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a entamé une distribution de semences et d'outils faisant cruellement défaut aux agriculteurs les plus vulnérables d'Haïti pour les aider à supporter la flambée des coûts de l'alimentation, du carburant et des engrais.

Quelque 600 tonnes de semences, notamment de haricots, de maïs et de sorgho, ainsi que des outils tels que binettes et machettes sont en cours de distribution pour la campagne de semis de juillet/août pour venir en aide à environ 70.000 ménages agricoles des zones les plus pauvres d'Haïti, dans le cadre de l'Initiative internationale de la FAO contre la flambée des prix alimentaires (ISFP), a annoncé la FAO dans un communiqué publié lundi.

L'opération de 4 millions de dollars est financée par le gouvernement espagnol, le Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) et la FAO. Si des fonds suffisants sont débloqués, d'autres distributions sont prévues pour les deux prochaines campagnes (octobre/novembre 2008 et février/mars 2009) qui cibleront 400.000 autres familles.

Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques, est une priorité pour la FAO dans sa réponse d'urgence à la crise alimentaire mondiale. Un enfant sur cinq y souffre de sous-alimentation chronique. Plus de la moitié de la population vit avec moins de 1 dollar par jour, soit un demi-repas aux prix en vigueur. Après que des émeutes ont éclaté en avril, le gouvernement haïtien a été contraint à faire marche arrière.

“Les émeutes n'ont surpris personne”, explique Javier Escobedo, Coordonnateur des urgences de la FAO pour l'Amérique latine et les Caraïbes. “Haïti vivait déjà une crise profonde lorsque les agriculteurs ont été durement frappés par les inondations l'an dernier. L'envolée des prix internationaux n'a fait qu'aggraver les choses”.

Répondre aux besoins urgents ne suffit pas, souligne le Représentant de la FAO à Haïti, Ari Toubo Ibrahim. Il faut remettre sur pied la production agricole. A long terme, Haïti devra se concentrer sur l'augmentation de la production de cultures locales comme le maïs, le sorgho ou le manioc, ajoute-t-il.

En outre, si le pays veut protéger ses sols des inondations de plus en plus dévastatrices, il doit mettre un terme au rythme de déforestation alarmant. Avec moins de 4% (soit 105.000 ha) de ses terres émergées couvertes de forêts, Haïti voit disparaître près de 1% de son couvert forestier chaque année, selon la Situation des Forêts du monde de la FAO, 2007.