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La paix est fragile au Soudan, selon Ban Ki-moon

La paix est fragile au Soudan, selon Ban Ki-moon

Opération humanitaire des Nations Unies à Abyei (Soudan).
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, estime dans un rapport rendu public vendredi que les violents affrontements ces derniers mois à Abyei au Soudan sont le signe d'une paix fragile et de la difficulté à mettre en œuvre l'Accord de paix global entre le nord et le sud du pays.

« Ces derniers mois ont été parmi les plus instables et problématiques depuis la signature de l'Accord de paix global. Tant l'attaque du Mouvement pour la justice et l'égalité contre Omdurman que les violents affrontements entre les Forces armées soudanaises et l'Armée populaire de libération du Soudan à Abyei nous rappellent brutalement que la paix est fragile au Soudan », déclare M. Ban dans ce rapport qui fait le point sur la situation au Soudan et sur les activités de la Mission des Nations Unies au Soudan (UNMIS).

Selon lui, « la question d'Abyei est depuis longtemps le problème le plus ardu entravant la mise en œuvre de l'Accord de paix global. La cause profonde du problème a été que les deux parties ne sont pas parvenues à s'entendre sur des modalités d'application du Protocole d'Abyei. »

Il relève toutefois que « l'accord d'Abyei sur la feuille de route conclu le 8 juin est une évolution fort positive. » « S'il est appliqué de bonne foi, il permettrait de sortir de l'impasse en jouant un rôle catalyseur pour progresser sur les autres questions pendantes dans le cadre de l'Accord de paix global », dit M. Ban.

Selon lui, « l'application de l'accord d'Abyei relatif à la feuille de route sera un baromètre utile permettant de mesurer l'attachement des parties à la paix durant les prochaines semaines ». Il appelle « instamment les deux parties à achever leur redéploiement en dehors de la zone intérimaire d'Abyei le plus vite possible. Les forces de la nouvelle unité mixte intégrée et de police doivent devenir opérationnelles rapidement et agir professionnellement et de façon impartiale ». Il exhorte aussi les deux parties « à s'accorder rapidement sur leurs représentants dans la nouvelle administration civile et à travailler de concert pour assurer les conditions nécessaires à un retour en toute sécurité et dans la dignité des personnes déplacées. »

Le Secrétaire général note que « la question pendante la plus critique après celle d'Abyei demeure la démarcation de la frontière du 1er janvier 1956. Le retard intervenu dans ce processus a fait que les deux camps ont déployé des forces le long des zones frontalières pour renforcer leur pouvoir de négociation et créer une ligne frontière de facto. » « Les points chauds dans ces zones risquent d'aboutir à des affrontements plus importants que ceux qu'Abyei a connus récemment », ajoute-t-il.

Ban Ki-moon salue enfin les parties « pour avoir atteint un autre objectif clef de l'Accord de paix global, la conduite du recensement national."