L'actualité mondiale Un regard humain

Crise alimentaire : Ban Ki-moon entrevoit 'une lueur d’espoir'

Crise alimentaire : Ban Ki-moon entrevoit 'une lueur d’espoir'

Le droit à l'alimentation, un défi du 21e siècle.
Nous pouvons régler la crise alimentaire, a souligné le Secrétaire général dans une tribune au quotidien International Herald Tribune. « Nous en avons les moyens. Nous savons ce que nous devons faire. De plus, nous devons y voir non seulement un problème à résoudre mais aussi une occasion à saisir », y a-t-il plaidé.

Nous pouvons régler la crise alimentaire, a souligné le Secrétaire général dans une tribune au quotidien International Herald Tribune.

« Nous en avons les moyens. Nous savons ce que nous devons faire. De plus, nous devons y voir non seulement un problème à résoudre mais aussi une occasion à saisir », y a-t-il plaidé.

« J’étais en début de semaine à Berne où se réunissaient les chefs de secrétariat des institutions des Nations Unies et des grands organismes multilatéraux d’aide et de développement. Là, nous sommes convenus séance tenante d’un plan d’urgence », a rappelé le Secrétaire général Ban Ki-moon.

« La première de toutes les urgences, c’est de donner à manger à ceux qui ont faim. Le Programme alimentaire mondial (PAM) vient au secours de 73 millions de personnes.

Mais il lui faut 750 millions de dollars de plus, ne serait-ce que pour faire face à l’augmentation de ses coûts. Un montant de 475 millions a été promis, mais on ne se nourrit pas de promesses et le Programme n’a que 18 millions de dollars immédiatement disponibles.

Le Secrétaire général a rappelé que le mécontentement des consommateurs se fait entendre même dans les pays riches, en Europe et aux États-Unis.

« Alors, il faut faire un effort pour imaginer la situation de ceux qui vivent avec moins de 1 dollar par jour, ceux du « milliard des plus démunis », les pauvres parmi les plus pauvres.

Ils habitent pour la plupart en Afrique et, pour beaucoup, le budget nourriture absorbe les deux tiers de leur revenu », a-t-il souligné.

« Pourquoi ne pas laisser l’alchimie des marchés tout arranger? Ne dit-on pas que si les prix montent, l’offre suit? C’est que l’utopie des économistes n’est pas le monde réel. Au Kenya, dans la vallée du Rift qui est le grenier à blé de l’Afrique de l’Est, les cultivateurs ne plantent que le tiers de ce qu’ils avaient planté l’an dernier; on penserait, n’est-ce pas, qu’ils devraient planter davantage avec des prix pareils, mais non, ils ne peuvent pas acheter les engrais dont les prix se sont eux aussi envolés ».

Nous ne pouvons nous permettre de nous laisser enfermer dans cette crise.

« Pour être sûrs de manger demain, nous devons intervenir immédiatement pour donner aux petits exploitants l’aide dont ils ont besoin pour améliorer leur prochaine récolte ».

C’est ce que fait l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) qui a demandé 1,7 million de dollars pour une initiative d’urgence qui permettrait de distribuer les semences, les engrais, etc., destinés à relever la productivité agricole.

« Le Fonds international pour le développement agricole, le FIDA, mettra 200 millions de dollars à la disposition des cultivateurs pauvres des pays les plus touchés. La Banque mondiale envisage dans le même ordre d’idées de créer un guichet spécial pour la réaction aux crises mondiales ».

Mais il faut coordonner tout cela.

« Je vais donc créer, et présider, une équipe spéciale des Nations Unies sur la crise alimentaire mondiale. Je vais tout faire pour rallier les bonnes volontés politiques des pays du G-8 lorsqu’ils se réuniront en juillet au Japon, ainsi qu’à la conférence de haut niveau que la FAO tiendra sur la sécurité vivrière à Rome, au début de juin ».

« Nous pouvons régler cette crise. Nous en avons les moyens. Nous savons ce que nous devons faire. De plus, nous devons y voir non seulement un problème à résoudre mais aussi une occasion à saisir ».

Car nous avons une occasion extraordinaire de nous attaquer aux problèmes fondamentaux de la plupart des pauvres du monde, dont 70 % sont de petits agriculteurs. Si nous les aidons, si nous leur offrons notre concours et la juste dose de politiques locales et internationales, ces problèmes fondamentaux seront résolus.