Kenya : les Nations Unies étendent leurs efforts à la protection des déplacés
Décrivant une crise humanitaire « grave » au Kenya, en termes de victimes mais aussi de déplacements, John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, a indiqué aujourd'hui que l'assistance viserait notamment la protection des populations.
« Près de 255.000 personnes ont été déplacées, selon les estimations gouvernementales, autour de Nairobi et dans le nord de la vallée du Rift. Il n'est pas évident de donner des chiffres plus précis, parce que le transport à travers le pays est difficile », a affirmé aujourd'hui le Secrétaire général adjoint lors d'une conférence de presse à New York.
« Les gens sont encore en train de bouger », a-t-il ajouté.
« La question n'est pas seulement celle de la nourriture, mais aussi de la protection », puisque « des gens ont été attaqués et expulsés pour des raisons ethniques ».
John Holmes a réitéré à cet égard l'appel lancé par le Secrétaire général, à tous les leaders kenyans, à tout faire pour arrêter les violences (dépêche du 7.01.2008).
« Un des efforts des Nations Unies sera aussi d'encourager la réconciliation », a-t-il précisé.
« La crise a aussi une dimension régionale », a dit le Secrétaire général adjoint, qui a rapporté que quelque 6.000 personnes auraient trouvé refuge en Ouganda.
Les Nations Unies mobilisent toutes leurs agences et les organisations non gouvernementales (ONG). La Croix-Rouge dispose par exemple de 60.000 volontaires dans le pays. L'administration kenyane, par ailleurs mène ses propres programmes.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) fournit une aide à 100.000 personnes, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) fournit des kits ,le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé un plan d'assistance (dépêche du 8.01.2008).
En appui, 7 millions de dollars ont été débloqués par le Fonds central d'intervention d'urgence (CERF), a dit John Holmes. Des fonds supplémentaires pour les efforts d'assistance pourraient être débloqués si nécessaire.
Les récentes violences, survenues depuis l'annonce des résultats du scrutin présidentiel qui a donné le président sortant Mwai Kibaki vainqueur, ont fait selon la presse près de 600 morts et déplacé plus de 250.000 personnes lors d'attaques interethniques et entre partisans des deux leaders. Les partisans de l'opposant Raila Odinga estiment que l'élection a été truquée et demandent un nouveau scrutin.