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Des combats entravent l&#39ouverture d&#39un bureau de l&#39UNHCR au Nord-Kivu

Des combats entravent l&#39ouverture d&#39un bureau de l&#39UNHCR au Nord-Kivu

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L&#39agence des Nations Unies pour les réfugiés a ouvert un nouveau bureau de terrain à Rutshuru, une capitale de district submergée par les déplacés congolais dans la province du Nord-Kivu en proie à l&#39instabilité, au milieu de la poursuite des combats.

« L'ouverture du bureau, mercredi, a été gênée par la reprise des combats près du centre de la ville de Rutshuru, qui a forcé des milliers de personnes à fuir leurs maisons en quête de sécurité. Le conflit a retardé les projets qui visaient à de nouvelles opérations de gestion et de coordination des camps dans la région », indique un communiqué du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) publié hier à Goma.

L'UNHCR est la première agence des Nations Unies à établir une présence permanente à Rutshuru et les deux employés locaux du nouveau bureau vont superviser les opérations d'aide et de protection en faveur de quelque 45 000 personnes déplacées dans la zone de Rutshuru. Environ la moitié d'entre elles vivent dans cinq camps, alors que le reste est hébergé dans des bâtiments publics ou chez des proches et des amis, indique le communiqué.

« Il est difficile de travailler depuis Goma et d'assurer une aide et une protection régulières aux déplacés à Rutshuru », a expliqué Masako Yonekawa, chef du bureau de l'UNHCR à Goma, la capitale provinciale qui est située à environ 70 kilomètres au sud de Rutshuru.

Masako Yonekawa a indiqué que les combats de mercredi allaient retarder le lancement de l'opération de l'UNHCR destinée à transférer quelque 2 000 personnes déplacées depuis plusieurs bâtiments scolaires et un stade vers le nouveau site de Dumez, qui a été mis sur pied par l'agence pour les réfugiés, en consultation avec les autorités locales de Rutshuru.

Les personnes de ce groupe avaient fui leurs villages en octobre pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et les troupes insurgées. Nombre de personnes dorment dans des salles de classe, qu'elles doivent quitter le matin à l'arrivée des élèves au début des cours. Masako Yonekawa a indiqué que le transfert vers Dumez allait « soulager les déplacés du stress de devoir quitter leur abri temporaire chaque jour et permettre un retour à la normale de la vie au sein de la communauté. »

Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées par les combats au Nord-Kivu ces dernières semaines. De nombreux déplacés vivent dans des conditions précaires sans aide humanitaire régulière, et notamment sans nourriture, sans soins de santé, sans vêtements, sans eau potable ni matériel d'hébergement comme des bâches en plastique ou des couvertures.

De récentes missions d'évaluation de l'UNHCR à Rutshuru ont exprimé une préoccupation concernant la proximité des sites de déplacés avec des bases militaires qui, selon elles, pourraient exposer les femmes à des risques d'abus sexuels.

Le renforcement des forces militaires et les affrontements incessants dans le Nord-Kivu depuis décembre 2006 ont engendré la plus importante crise de déplacement interne de la région, depuis la fin de la guerre civile en 2003. Depuis décembre dernier, quelque 375 000 Congolais ont été forcés de quitter leurs maisons dans cette province, dont plus de 160 000 pendant les deux derniers mois. La province compte environ 800 000 déplacés internes.

L'UNHCR exhorte toutes les parties à ne pas attaquer les déplacés internes ni les civils, et à trouver une solution négociée pour mettre fin à la violence prolongée qui continue de ravager le Nord-Kivu et sa population.