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Assemblée générale : appels à la tolérance et à échapper au 'conflit entre civilisations'

Assemblée générale : appels à la tolérance et à échapper au 'conflit entre civilisations'

L'Assemblée générale
Dans le cadre du règlement des conflits israélo-palestiniens et de la lutte contre le terrorisme dans le monde, de nombreux Etats Membres ayant pris la parole vendredi au débat général ont lancé des appels à une véritable alliance entre civilisations.

Le Premier ministre de la Malaisie, Dato'seri Abdullah Ahmad Badawi s'est penché sur ce qu'il a qualifié de « discorde » entre le monde islamique et l'Occident. Selon lui, la cause principale du conflit est la conception erronée des pays occidentaux quant aux réalités de l'islam, « une religion qui ne ferait qu'encourager l'extrémisme ».

Le Coran enseigne la paix, la fraternité et la coexistence, a-t-il affirmé, avant d'indiquer que l'origine des conflits était politique et non pas religieuse, comme l'a montré le rapport de novembre 2006 du Groupe de haut niveau sur l'Alliance des civilisations.

Il a déploré l'usage répété de la force dans des pays et régions comme l'Afghanistan, le Liban, les hauteurs du Golan ou encore l'Iraq.

S'agissant de la situation au Moyen-Orient, il a exhorté les dirigeants palestiniens et israéliens à faire preuve de courage.

"Bien sûr, une paix véritable ne pourra être réalisée que si les droits légitimes des peuples sont reconnus et protégés. La Palestine a été divisée par le passé, cela ne devra plus jamais se produire". Le règlement de la question palestinienne aurait pour effet d'ouvrir la voie à une plus grande entente entre les pays islamiques et l'Occident, a conclu M. Badawi.

La présidente de la République des Philippines, Gloria Macapagal-Arroyo, a affirmé qu'elle s'était personnellement impliquée dans le processus de paix entre musulmans et chrétiens de l'île de Mindanao, avec l'aide de la communauté internationale. Elle s'est dite par ailleurs « favorable au Protocole de Kyoto, et notamment au développement du marché du carbone, ainsi qu'aux industries propres, aux biocarburants », précisant que l'industrie géothermique philippine est l'une des deux plus importantes au monde.

Elle a plaidé pour la coopération régionale, le renforcement de « la coopération sud-sud » et le règlement du cycle de Doha.

Elle a plaidé pour « un marché unique d'échanges des biens, des idées et des talents ».

Le président de la République libanaise, Emile Lahoud, a déclaré avoir espéré « en vain » que les « 33 jours 'atroces' de guerre » avec Israël l'année dernière permettraient de « relancer à terme le processus de paix au Moyen-Orient, basé sur l'Initiative arabe adoptée lors du Sommet de Beyrouth en 2002 ».

En prévision de la conférence de paix au Moyen-Orient qui se tiendra prochainement et d'un accord futur, le président libanais a « plaidé pour une réponse durable, juste et globale à la crise pour que l'ensemble des résolutions pertinentes de l'ONU », notamment « pour le retour des Palestiniens sur leur terre conformément à la résolution 194 de l'Assemblée générale » (dépêche du 28.09.2007).

Le président du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine et président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé « à oeuvrer sans relâche au renforcement de la compréhension entre les religions et les cultures », il a jugé que ce rapprochement était le seul moyen de faire échec au terrorisme, dont la stratégie est de créer un conflit entre les civilisations (dépêche du 01.10.2007).

Le Premier ministre de la République turque, Recep Tayyip Erdogan, a insisté sur la nécessité de réformer en priorité le Conseil de sécurité.

Il a souhaité apporter la contribution de sa « double identité européenne et orientale ». Il a indiqué qu'un « nouveau stade avait été atteint en ce qui concerne la mise en oeuvre de l'Alliance des civilisations initiée par le Secrétaire général de l'ONU conjointement avec l'Espagne », grâce à des projets concrets.

Il a salué un « rapprochement réel » avec la Grèce, résultat d'un processus amorcé il y a 10 ans.

S'agissant de la situation au Moyen-Orient, il a plaidé en faveur de l'avènement d'un Iraq démocratique, unifié et en paix avec lui-même et ses voisins. Il a aussi mentionné le processus tripartite initié par la Turquie avec l'Afghanistan et le Pakistan en vue de rétablir la confiance.

Le terrorisme continue de faire peser une menace constante à la sécurité de tous les pays, a-t-il dit.

Il a fustigé « l'intransigeance des Chypriotes grecs ». « La partie chypriote grecque veut donner au monde la fausse impression de vouloir avancer sur le statut de l'île alors que sa visée véritable est de retarder toute issue », a-t-il dit, appelant à une « levée immédiate des restrictions frappant les Chypriotes turcs ».

Le chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères et politiques et de la planification économique de Saint-Marin, Fiorenzo Stolfi, a salué le processus de restructuration des organes principaux de l'ONU.

Saint-Marin est engagé dans la promotion d'un dialogue interculturel et interconfessionnel, lequel constitue un instrument fondamental pour prévenir les tensions et les conflits provoqués par l'intolérance.

Il s'est dit convaincu que la promotion d'un moratoire conduirait chaque pays à adopter progressivement une attitude modérée lui permettant à long terme d'abolir la peine de mort.

Le ministre des Affaires étrangères de Tunisie, Abdelwaheb Abdallah, a appelé à rendre opérationnel le Fonds de solidarité mondiale, que son pays à contribué à mettre en place.

Il s'est dit favorable à la tenue d'une conférence internationale sous les auspices des Nations Unies afin d'élaborer un code de conduite pour la prévention du terrorisme.

Le ministre a exhorté la communauté internationale à intensifier ses efforts pour trouver une solution juste et complète qui permette au peuple palestinien de recouvrer ses droits légitimes. Il a appuyé la tenue d'une conférence de paix internationale pour réaliser une paix durable et complète au Moyen-Orient.

Il a dit soutenir l'initiative du président français, Nicolas Sarkozy, d'établir une Union de la Méditerranée.

Le ministre des Affaires étrangères de l'Égypte, Ahmed Aboul Gheit, a constaté que le consensus qui s'est établi en 2001 sur la lutte contre le terrorisme ne s'était pas traduit par un progrès décisif.

Il a attribué ce fait à la fragmentation des objectifs sur le terrain.

« L'oppression, la torture et l'humiliation ont conduit à des actes de terreur encore plus condamnables et plus vicieux ». « Comment avons-nous pu perdre de vue nos objectifs? Comment sommes-nous parvenus au bord d'un clash entre les civilisations, les cultures et les religions? Pourquoi certains essayent d'entrainer la foi islamique dans un labyrinthe de confrontation sans limite avec l'Occident », s'est demandé le ministre.

L'Égypte est toujours disposée à travailler avec toutes les parties palestinienne, israélienne, américaine et européenne dans l'intérêt du peuple palestinien, des peuples de la région et de la stabilité du monde entier. Nous continuerons à travailler, a-t-il ajouté, pour parvenir à la libération de tous les territoires arabes occupés en Syrie et au Liban.

Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Cheikh Abdullah Bin Zayed Al Nahyan, a appelé les Nations Unies et plus particulièrement le Conseil de sécurité, à jouer un rôle plus actif aux côtés du Quatuor afin de redonner un élan au processus de paix.

Il a souligné qu'aucune solution crédible ne pourrait être trouvée tant qu'Israël n'accepte pas l'Initiative arabe de paix basée sur les résolutions pertinentes de l'ONU. Évoquant la Conférence de paix qui se tiendra prochainement, M. Al Nahyan a plaidé pour une gestion juste et équilibrée du processus de paix et pour le droit de la République arabe syrienne de retrouver la pleine souveraineté des hauteurs du Golan occupé.

Passant au dossier nucléaire iranien, M. Al Nahyan a souhaité que les négociations entre l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la République islamique d'Iran aboutissent à un règlement pacifique épargnant à la région des tensions supplémentaires.

Il a affirmé qu'Israël « qui détient l'arme atomique, ne doit pas rester en marge des termes du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ».

Il a estimé qu'un effort particulier devait être engagé pour promouvoir le dialogue entre les cultures et les civilisations et la tolérance interconfessionnelle.