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Darfour, Somalie, Kosovo et Myanmar : les crises politiques évoquées à l&#39Assemblée générale

Darfour, Somalie, Kosovo et Myanmar : les crises politiques évoquées à l&#39Assemblée générale

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Les chefs d&#39Etat et de gouvernement qui ont pris la parole au débat général mercredi et jeudi derniers ont soutenu une action internationale pour régler les conflits au Darfour, en Somalie et en RDC, ainsi que les crises politiques au Kosovo, au Moyen-Orient et au Myanmar, autant que certaines rébellions internes les concernant.

Les chefs d'Etat et de gouvernement qui ont pris la parole à l'Assemblée générale mercredi et jeudi derniers ont soutenu une action internationale pour régler les conflits au Darfour, en Somalie et en RDC, ainsi que les crises politiques au Kosovo, au Moyen-Orient et au Myanmar, ainsi que certaines rébellions internes les concernant.

Voir les propositions des Etats Membres au débat général lundi matin, lundi après-midi, mardi matin, mercredi et jeudi.

Le président de la République de Serbie, Boris Tadic, a réaffirmé que l'indépendance de sa province du Kosovo « était inacceptable aux yeux de son pays » et rappelé l'offre de « droits spéciaux aux Albanais du Kosovo pour un développement autonome de leur communauté au sein de la République de Serbie ».

Il a rappelé que « les négociations se déroulent sous les auspices du Groupe de contact, mais que le Conseil de sécurité des Nations Unies sera seul à pouvoir se prononcer ».

Il a prévenu contre « l'annonce des Institutions provisoires du Kosovo de déclarer unilatéralement l'indépendance le 11 décembre prochain ».

Il a annoncé l'intention de son pays « d'intégrer l'Union européenne et de présenter sa candidature d'ici à fin 2008 ».

Il a appelé le Tribunal pénal International pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à arrêter les criminels de guerre.

Le président de la République du Rwanda, Paul Kagame, a jugé vital que l'ONU continue d'entreprendre des réformes de fond. Il a appuyé la réforme concernant la mise en place du principe « un programme, un cadre budgétaire et un bureau » au niveau de chaque pays.

Il a souhaité que la réforme du Conseil de sécurité le rende « plus représentatif et plus transparent ».

Il a rappelé que les forces à l'origine du génocide de 1994 au Rwanda poursuivaient leurs activités destructrices, que « leurs leaders étaient actifs en Europe, en Amérique et en Afrique » et a appelé « une fois encore » la communauté internationale, en collaboration avec le gouvernement de Kinshasa, à aider à éradiquer ces « forces négatives », afin que l'on puisse enfin « se concentrer sur la croissance économique et le développement ».

Sur le Darfour et la Somalie il a appelé à ce que des « moyens adéquats soient affectés au déploiement des forces de maintien de la paix promises par les pays africains ».

Il a estimé « qu'un commerce plus équitable était indispensable pour permettre un développement équilibré ».

Le président de la République du Guatemala, Oscar Berger Perdomo, a salué le rôle de l'ONU dans l'organisation d'élections en janvier 2008, après « quatre décennies de conflits internes ».

Il a dit que le Guatemala reconnaissait maintenant le « droit à l'indemnisation pour toutes les victimes de violation des droits de l'homme ».

Il a salué l'adoption de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones.

Le président de l'Union des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, a salué la fin des vagues de « coups d'État incessants », mais déploré le phénomène des « rébellions armées, qui constituent une source de déstabilisation et un obstacle aux efforts de développement ».

Il a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour aider à asseoir aux Comores une stabilité durable, en réglant le problème de la rébellion d'Anjouan.

Il a appelé à régler le problème « de la revendication des Comores de leur souveraineté sur l'île de Mayotte, défendue par les gouvernements successifs de Moroni ».

Le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Koweït, Cheikh Mohammad Al-Sabah Al-Salem Al-Sabah, a estimé que « la renaissance des préjugés raciaux, de la sédition religieuse et de l'incitation à la haine et à la xénophobie exigeaient une réponse ferme et sérieuse de la part de l'ONU ».

Il a appelé l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et les institutions de Bretton Woods à « lever les restrictions imposées aux exportations des pays en développement en favorisant un régime commercial plus juste et plus équitable ».

Il a annoncé un « programme généreux d'aide aux pays en développement qui s'est concrétisé récemment par l'allocation de 300 millions de dollars à la Banque islamique de développement ».

Sur l'Iraq il a estimé que « la réconciliation nationale est la seule voie permettant d'édifier un Iraq indépendant, sûr, libre et démocratique ».

Au sujet des trois îles des Émirats arabes unis occupées par l'Iran, le Koweït confirme sa position qui diffère de celle du Conseil de coopération du Golfe et espère que les parties prenantes trouveront une solution en vertu du droit international.

Au sujet du conflit israélo-palestinien, il a dit soutenir la tenue d'une conférence internationale avec toutes les parties concernées. Concernant le Liban, il a appelé à la reprise du dialogue pour la réconciliation nationale. S'agissant du dossier nucléaire iranien, il a appelé à une résolution pacifique du différend afin d'épargner à la région du Golfe une crise qui perturberait sa sécurité et sa stabilité. Il a enfin appelé l'État d'Israël à adhérer au Traité de non-prolifération des armes nucléaires.

Le président de la République de Colombie, Alvaro Uribe Velez, a déclaré que son pays avait rejeté le démantèlement de l'État mais qu'il refusait parallèlement l'étatisme bridant l'initiative privée.

Évoquant la violence endémique dans son pays, le président colombien a noté une amélioration de la situation, la lutte contre l'impunité portant ses fruits, en particulier en ce qui concerne les assassinats et enlèvements de syndicalistes.

« La Colombie ne permettra pas que le rétablissement de sa souveraineté légitime et démocratique soit frustré par l'octroi d'un espace national ou international au pouvoir criminel du terrorisme » a-t-il dit avant d'appuyer la « médiation de la sénatrice de l'opposition Piedad Cordoba ainsi que l'aide du président du Venezuela, Hugo Chavez, lequel doit rencontrer prochainement la direction des FARC », en présence de parlementaires américains.

Il a annoncé un programme de reboisement, dans le cadre de l'éradication des plantations de coca.

Le Chef du gouvernement de la Principauté d'Andorre, a dénoncé « un monde où trop de gens encore n'ont pas accès à l'eau potable », rappelant que 9,7 millions d'enfants mourraient chaque année.

Il a déploré que « la traite et les abus envers les enfants et les femmes continuent en dépit des instruments juridiques dont nous nous sommes dotés ».

Il s'est dit en faveur de la réforme du Conseil de sécurité.

Rappelant qu'Andorre avait entretenu durant plus de sept siècles des relations de bon voisinage avec la France et l'Espagne, il a proposé que son pays puisse « devenir un espace neutre et impartial dans le cadre d'une résolution de conflits ».

Le Premier ministre du Royaume de Thaïlande, Surayud Chulanont, a déploré les prix élevés du pétrole. Signalant que la croissance économique avait permis de sortir des millions de citoyens thaïlandais de la pauvreté, il a regretté que 10% de la population n'en aient pas bénéficié.

Il a appelé les gouvernements à promouvoir la croissance économique dans le respect de l'environnement, précisant que la Thaïlande avait l'ambition de se défaire de sa dépendance des combustibles fossiles et de réduire les émissions de gaz à effet de serre en privilégiant les économies d'énergie, le recours aux biocarburants et énergies renouvelables. Il a notamment annoncé que son pays envisageait l'option nucléaire.

Signalant que son pays partage plus de 2 400 kilomètres avec le Myanmar et accueille plus d'un million de personnes de ce pays, il s'est dit « très préoccupé par la situation qui prévaut au Myanmar à l'heure actuelle ».

Au nom des croyances bouddhistes en la non-violence et la tolérance, il a dénoncé les violences commises contre les moines bouddhistes et autres manifestants.

S'agissant de la réforme des Nations Unies, il a rappelé que son pays, aux côtés du Chili, de la Suède et de l'Afrique du sud, avait formulé quatre propositions, « The Four Nations Initiatives », afin d'améliorer la gouvernance et la gestion du Secrétariat de l'ONU.

Le Premier ministre de la République d'Albanie, Sali Berisha, a estimé que « la détermination du statut final du Kosovo, dans le respect de l'aspiration de son peuple à l'indépendance, est une condition fondamentale pour une paix et une stabilité durables dans la région.

Le Premier ministre a assuré que les affirmations selon lesquelles l'indépendance du Kosovo créerait un précédent international, ou poserait les conditions de l'émergence d'une « Grande Albanie » dans les Balkans, étaient infondées.

Il a exhorté en conclusion « les dirigeants politiques à ne pas entreprendre d'actions unilatérales » et à continuer de « coopérer avec le Groupe de contact et la communauté internationale en faveur du plan Ahtisaari ».

Le Premier ministre de la République socialiste du Viet Nam, Nguyen Tan Dzung, a déploré que « bien que la vie de l'homme s'améliore grâce au progrès scientifique et technique, il est pourtant écoeurant de voir l'écart en terme de niveau de vie se creuser de plus en plus entre les pays ainsi qu'entre les différentes couches sociales au sein d'une nation».

Il a regretté « les signes d'affrontements, de tension, d'impositions unilatérales, d'atteintes à l'indépendance et à la souveraineté nationales et d'inégalités de traitement dans les relations internationales », et souhaité une réforme du Conseil de sécurité.

Le Premier ministre de la République de Guinée, M. Lansana Kouyaté, a déclaré être très préoccupé par les graves manquements au respect de l'environnement, et a appelé les nations à s'unir de manière déterminée pour endiguer une telle dégradation sans « imposer aux pays pauvres des restrictions sur l'utilisation de leurs ressources ».

L'Afrique, a-t-il déclaré, ne veut plus être confinée au simple rôle de pourvoyeur de matières premières, appelant au transfert des technologies.

Il a déploré que malgré les prévisions et contre toute attente, la pauvreté s'est accrue depuis des années, le nombre de pauvres pour l'année 2003 ayant augmenté de plus de 100 millions.

Il a précisé que les « solutions pour lutter contre la pauvreté ne sont pas hors de portée, et qu'il conviendrait de décréter son illégalité de principe, comme cela avait été le cas de l'esclavage et de l'Apartheid ».

Passant à la situation propre à son pays, M. Kouyaté a rappelé que malgré la crise sociopolitique sans précédent qu'a connue la République de Guinée en début d'année, son État a pu rétablir son autorité sous les auspices de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), des divers éléments de la société guinéenne et des Amis de la Guinée.

Le Vice-président de la République du Burundi, Martin Nduwimana, a salué « la signature de l'Accord global de cessez-le-feu intervenu le 7 septembre 2006 entre les autorités burundaises et le mouvement rebelle FNL, qui a débouché sur l'ouverture de pourparler sur l'application dudit Accord ».

Bien que le FNL, depuis quelques semaines, ait suspendu unilatéralement ces pourparlers sans raison convaincante, le Vice-président « ne s'est pas dit découragé ». En outre, des efforts sont actuellement déployés pour permettre la reprise de ces pourparlers; un sommet régional sur la question devant se tenir prochainement pour encourager le FNL à revenir à la table des négociations, la seule voie acceptable pour arriver à une paix durable.

Il s'est dit aussi déterminé à remettre sur les rails la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL) aux côtés du Rwanda et de la RDC et en adhérant à la communauté est-africaine réunissant la République-Unie de Tanzanie, l'Ouganda, le Kenya et le Rwanda.

Le Vice-président de la République du Libéria, Joseph Nyumah Boakai, a rappelé que « cela faisait deux ans que le Libéria avait organisé ses premières élections après une ruineuse guerre civile d'environ 14 ans ».

Il a lancé un appel à un soutien à son Programme national de reconstruction.

Il a salué la « décision des Nations Unies de lever les sanctions qui pesaient sur le bois et le diamant du Liberia », soulignant que ces sanctions « avaient accéléré l'adoption des lois et l'institutionnalisation de mécanismes appropriés qui interdisent au Libéria de recréer les conditions permettant leur imposition ».

La Vice-présidente de la République de Gambie, Aja Isatou Njiesaidy, a annoncé la mise en place d'un « deuxième Document stratégique pour la réduction de la pauvreté (DSRP) » « malgré les maigres ressources de la Gambie et le non-respect de leurs engagements par plusieurs partenaires ».

Elle a salué le Groupe de personnalités créé par l'ancien Premier ministre Tony Blair qui a pour mission de surveiller le respect des promesses annoncées lors des sommets du G8.

Elle a appelé à libéraliser les marchés internationaux.

Elle a appelé à l'intervention au Somalie pour « redonner les pouvoirs législatifs au gouvernement fédéral de transition ». Elle a déploré le nombre de victimes au Darfour et salué le remplacement de la mission actuelle de l'Union africaine (UA) au Soudan par l'opération hybride des Nations Unies et de l'Union africaine.

Elle a dénoncé l'embargo qui pèse sur Cuba et s'est inquiété de la militarisation de Taiwan.

Le ministre des Affaires étrangères et de l'intégration africaine de la République du Togo, Zarifou Ayeva a rappelé « les soubresauts qu'a connus le Togo dans son processus de démocratisation » et annoncé les « prochaines élections des députés, le 14 octobre, à l'Assemblée nationale » comme un « événement marquant et un tournant décisif dans l'histoire du Togo ».

Il a déploré « les effets sur la population togolaise de l'interruption, depuis 1993, du soutien des partenaires traditionnels de son pays, en rappelant que plus de 60% des Togolais vivent encore en dessous du seuil de pauvreté ».

Il a exhorté l'ONU à s'impliquer davantage sur le continent africain, particulièrement au Tchad, au Burundi et en Centrafrique. Il a appelé la communauté internationale à soutenir l'Union africaine pour le déploiement d'une force de maintien de la paix en Somalie. Il a salué l'action des Nations Unies au Libéria, en Sierra Léone, en Guinée-Bissau et en République démocratique du Congo, et s'est réjoui des récentes avancées en Côte d'Ivoire et au Soudan.

Enfin, le Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères et aux affaires du Commonwealth, David Miliband, a dit vouloir consacrer son discours à ce qu'il a appelé la plus grande menace à la stabilité et à la prospérité dans le monde: la menace de l'inégalité planétaire.

Compte-rendu de l'ensemble des déclarations au débat général (textes des déclarations et vidéos) vendredi 28 septembre.

Compte-rendu de l'ensemble des déclarations au débat général (textes des déclarations et vidéos) jeudi 27 septembre.

Compte-rendu de l'ensemble des déclarations au débat général (textes des déclarations et vidéos) mercredi 26 septembre.

Compte-rendu de l'ensemble des déclarations au débat général (textes des déclarations et vidéos) mardi 25 septembre.