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Cameroun : les secours en route vers 26.000 réfugiés centrafricains

Cameroun : les secours en route vers 26.000 réfugiés centrafricains

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Dès demain, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), avec d&#39autres agences humanitaires des Nations Unies, lance une opération de secours pour apporter de l&#39aide à quelque 26.000 réfugiés centrafricains qui, après avoir fui l&#39insécurité dans leur pays, vivent maintenant dans des conditions précaires, le long de la frontière à l&#39est du Cameroun.

« Les réfugiés, originaires de l'ouest et du nord-ouest de la République centrafricaine, sont principalement des bergers nomades mbororos », a raconté Jennifer Pagonis, la porte-parole du HCR, lors de son point presse à Genève.

« Ils sont arrivés en plusieurs vagues depuis 2005 dans les régions de l'Est et d'Adamaoua du Cameroun, après avoir fui leurs villages à cause de l'insécurité. Ils sont aussi la cible constante de groupes rebelles et de bandits, qui volent leur bétail et kidnappent les femmes et les enfants contre rançon », a-t-elle rapporté.

La plupart des Mbororos ont traversé la frontière à pied, emportant avec eux leurs quelques possessions qu'il leur reste. Un petit nombre d'entre eux a réussi à sauver son bétail qui continue à paître au Cameroun. D'autres ont tout perdu. Les dernières arrivées enregistrées ont eu lieu en février cette année.

De nombreux défis logistiques doivent être surmontés pour acheminer l'aide aux réfugiés, qui vivent dans plus de 50 sites dispersés sur des milliers de kilomètres carrés le long de la frontière avec la République centrafricaine dans les départements de Mbéré (Adamaoua), Lom-et-Djérem et Kadei.

Le début imminent de la saison des pluies pourrait retarder la livraison des biens de secours. La situation sécuritaire dégradée due au banditisme doit aussi être prise en compte.

Le HCR coordonne l'opération humanitaire, qui inclue aussi le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).

« Nous allons livrer aux réfugiés plus de 200 tonnes d'articles de base tels que des couvertures, des bâches en plastique, des moustiquaires, des articles d'hygiène et des médicaments », a indiqué Jennifer Pagonis.

« Les réfugiés, particulièrement les femmes et les enfants, sont dans un état vulnérable. Quelque 15 à 18% d'enfants souffrent de malnutrition, avec un taux de mortalité infantile de six à sept fois plus élevé que le seuil d'urgence dans d'autres régions », a-t-elle ajouté.

Avec son partenaire opérationnel CARE Canada, le HCR fournit des médicaments à 32 centres de santé répartis dans les régions où vivent les réfugiés.

Le PAM va mettre à disposition 2.997 tonnes de rations alimentaires dans ses entrepôts pour répondre aux besoins alimentaires de base des réfugiés pendant six mois.

L'UNICEF fournit l'alimentation et les suppléments nutritionnels pour les enfants souffrant de malnutrition légère à sévère. Les équipes du ministère de la santé travailleront conjointement avec les agences pour la distribution et mèneront une campagne de vaccination urgente pour les enfants jusqu'à 15 ans.

L'UNFPA va aider les femmes et les jeunes filles pour les problèmes relatifs à la santé reproductive et à la mortalité maternelle.

En mars, le HCR a ouvert un nouveau bureau de terrain dans la ville de Bertoua, située à l'est du Cameroun, à environ 400 kilomètres à l'est de la capitale Yaoundé, pour commencer à aider les Mbororos.

« Nous avons pris part à plusieurs évaluations conjointes avec le gouvernement et d'autres agences des Nations Unies dans la province d'Adamaoua et d'autres régions bordant la République centrafricaine », a souligné la porte-parole du Haut Commissariat.

Le Gouvernement du Cameroun, en accord avec la législation nationale sur les réfugiés adoptée en juillet 2005 et la Convention de l'OUA [Organisation de l'unité africaine, ancêtre de l'Union africaine] de 1969, a reconnu cette population comme des réfugiés prima facie, c'est-à-dire de manière immédiate et automatique, à moins qu'une preuve du contraire ne soit avancée.