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UNESCO : condamnation du meurtre d&#39une journaliste iraquienne

UNESCO : condamnation du meurtre d&#39une journaliste iraquienne

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L&#39Organisation des Nations Unies pour l&#39éducation, la science et la culture (UNESCO) a condamné aujourd&#39hui l&#39assassinat de la journaliste iraquienne Sahar Hussein Ali al-Haydari, abattue à Mosoul par quatre inconnus le 7 juin.

« En quelques jours, trois femmes journalistes ont été sauvagement assassinées. La disparition brutale de Sahar Hussein Ali al-Haydari vient s'ajouter à celles des Afghanes Zakia Zaki, fondatrice d'une des premières radios communautaires gérées par des femmes, et de la présentatrice de télévision Shokiba Sanga Amaaj », déplore le directeur de l'UNESCO, Koïchiro Matsuura, dans un communiqué publié aujourd'hui à Paris.

« Ces pionnières ont été prises pour cible parce qu'elles avaient mis leur force et leur courage au service du changement démocratique de leurs sociétés. Ces journalistes ont payé de leurs vies leur attachement au droit de l'homme fondamental qu'est la liberté d'expression. On ne les saluera jamais assez et j'espère que ces crimes particulièrement lâches ne resteront pas impunis », a souligné Koïchiro Matsuura.

Le communiqué précise que Sahar Hussein Ali al-Haydari, âgée de 44 ans, était correspondante de l'Agence nationale de presse iraquienne NINA et de l'agence indépendante Aswat al-Iraq. Elle collaborait à de nombreux autres médias et intervenait comme formatrice de journalistes, notamment pour l'Institute for War and Peace Reporting, basé à Londres.

Selon le Comité de protection des journalistes (CPJ), Sahar Hussein Ali al-Haydari a été tuée alors qu'elle faisait des courses dans le quartier Al-Hadbaa, juste après avoir couvert une attaque suicide contre un poste de police de la ville voisine de Al-Rabiya. Elle avait déjà reçu de nombreuses menaces de mort, avait échappé à deux tentatives d'enlèvement et avait été blessée en 2006 alors qu'elle photographiait des mosquées incendiées. Face à ces menaces constantes, le Comité de protection des journalistes l'avait aidé à installer son mari et quatre de ses enfants à Damas (Syrie).

Sahar Hussein Ali al-Haydari est le second journaliste d'Aswat al-Iraq assassiné cette année. Le 30 mai dernier, sa collègue Nazar Abdulwahid al-Radhi avait été abattu dans le sud, à Al-Amarah. Selon le CPJ, au moins 106 journalistes et 39 employés des médias ont été tués en Iraq depuis mars 2003.