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Tribunal pour l&#39ex-Yougoslavie: Milan Martić condamné à 35 ans de prison

Tribunal pour l&#39ex-Yougoslavie: Milan Martić condamné à 35 ans de prison

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L&#39ancien dirigeant des Serbes de Croatie, Milan Martić, a été condamné aujourd&#39hui à 35 ans de prison pour des crimes commis au début des années 90 contre des Croates et d&#39autres non-Serbes de Croatie, a annoncé aujourd&#39hui le Tribunal pénal International pour l&#39ex-Yougoslavie (TPIY).

Martić a été reconnu coupable de 16 chefs d'accusation, notamment persécution, meurtre, torture, déportation, attaques contre des civiles, destruction délibérée de zones civiles et d'autres crimes contre l'humanité, selon un communiqué transmis aujourd'hui par le Tribunal à La Haye.

Il a toutefois été acquitté du chef d'accusation d'extermination.

Entre 1991 et 1995, Milan Martić occupait le poste de ministre de l'Intérieur, ministre de la Défense et Président de la « Région autonome serbe de la Krajina » autoproclamée, connue ensuite sous le nom de République serbe de la Krajina.

Il a ensuite participé à des crimes impliquant Slobodan Milo?ević, dont le but était de créer un état serbe unifié en commettant des crimes systématiques et à grande échelle contre les non-Serbes vivant dans certaines régions de Croatie et de Bosnie-Herzégovine.

Le Tribunal a établi que Blagoje Ad?ić, Milan Babić, Radmilo Bogdanović, Veljko Kadijević, Radovan Karad?ić, Slobodan Milo?ević, Ratko Mladić, Vojislav ?e?elj, Franko "Frenki" Simatović, Jovica Stani?ić, et le Capitaine Dragan Vasiljković, entre autres, ont participé à cette campagne.

Il a notamment prouvé que Milan Martić disposait d'une autorité absolue sur le ministère de l'Intérieur et, qu'en tant que Président de la République serbe de la Krajina, il contrôlait les forces armées.

Il avait donc comme obligation d'empêcher ou de punir les crimes qui ont été commis, mais au lieu de cela, il a abusé de sa position et instauré une atmosphère dans laquelle la population non-serbe était la victime de crimes systématiques.

Martić a également été condamné pour avoir ordonné le bombardement de Zagreb les 2 et 3 mai 1995, dans lequel 7 personnes ont trouvé la mort et plus de 200 ont été blessés. Il a admis à plusieurs reprises avoir donné l'ordre de cette attaque, « en guise de représailles contre Franjo Tuđman et son équipe ».

La majorité des crimes dont il a été reconnu coupable ont été commis contre des personnes âgées, des détenus ou des civils.

Le Tribunal a aussi noté que Martić avait échappé à la justice pendant sept ans avant de se rendre, et n'a donc accordé qu'un poids minimal au caractère volontaire de sa reddition en 2002.

Depuis 1993, le TPIY a inculpé 161 personnes. Il ne procédera plus à de nouvelles inculpations et devrait fermer ses portes en 2010. Pour l'heure, cinq criminels de guerre sont encore recherchés par le TPIY, dont Radovan Karadzic et Ratko Mladic.