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Sierra Leone/Libéria : l&#39ouverture du procès de Charles Taylor fixée au 4 juin

Sierra Leone/Libéria : l&#39ouverture du procès de Charles Taylor fixée au 4 juin

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Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone a fixé au 4 juin prochain le début du jugement de l&#39ex-président libérien Charles Taylor accusé de crimes contre l&#39humanité et de crimes de guerre, a rapporté aujourd&#39hui la porte-parole du Secrétaire général à New York.

Cette décision a été prise hier à La Haye lors d'une conférence préparatoire au jugement, a dit Michèle Montas lors de son point presse.

« Charles Taylor est visé par 11 chefs d'inculpation de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et d'autres graves violations du droit international humanitaire dont meurtre de masse, mutilations, viol, esclavage sexuel et recours aux enfants soldats ».

Inculpé le 3 mars 2003, il a plaidé « non coupable » à l'issue de sa première audience devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone en avril 2006 (dépêche du 03.04.06).

« Le Procureur du TSSL, Stephen Rapp, a annoncé qu'il comptait appeler près de 139 témoins principaux, parmi lesquels des personnes qui avaient eu une connaissance directe des activités qui servent de base aux allégations contre Charles Taylor, afin de prouver son rôle présumé dans les atrocités commises au cours de la guerre civile en Sierra Leone », a dit aujourd'hui la porte-parole.

Charles Taylor sera jugé à La Haye, dans des locaux prêtés par la Cour pénale internationale (CPI), ainsi que l'a autorisé le Conseil de sécurité dans une résolution adoptée en juin 2006 (dépêche du 16.06.2006).

Le Conseil soulignait que « le procès de Charles Taylor ne peut avoir lieu actuellement à Freetown au siège du Tribunal spécial en raison des problèmes de sécurité qui se poseraient » et ajoutait que « la présence de l'ancien président dans la sous-région serait un obstacle à la paix et à la stabilité au Libéria, en Sierra Leone et dans la région ».

L'ancien président du Libéria vivait auparavant en exil au Nigéria depuis 2003, après avoir signé, le 18 août 2004, un accord de paix sur le Libéria qui stipulait son exclusion du pouvoir.

Plus ancienne république d'Afrique, le Libéria était tombé dans l'instabilité au début des années 80, après le coup d'Etat de Samuel Doe. En 1995, les élections présidentielles avaient vu la victoire de Charles Taylor. Une rébellion dans le nord du pays ainsi que la pression internationale pour faire cesser le soutien du Libéria à la guerre civile en Sierra Leone avaient conduit Charles Taylor à démissionner en 2003, puis à partir en exil au Nigéria.

Avant son départ pour le Nigéria, l'ancien président libérien avait signé le 18 août, un Accord de paix global avec le LURD (Libériens pour la réconciliation et la démocratie), et le MODEL (Mouvement pour la démocratique au Libéria). Cet Accord avait ouvert la voie à la formation d'un gouvernement national de transition, dirigé par un représentant de la société civile, Guy Bryant.

Près de 250.000 personnes sont mortes au cours de la guerre civile au Libéria, marquée par une grande violence contre les populations civiles, des violations graves des droits de l'homme, le recours aux enfants soldats et le pillage systématique des ressources du pays.