Sud-Soudan : le PAM réoriente son assistance alimentaire d'urgence vers des programmes de relèvement
Grâce à une réduction de 19% des besoins alimentaires au Sud-Soudan, le Programme alimentaire mondial (PAM) sera en mesure en 2007 de passer d'une stratégie d'assistance d'urgence au relèvement à long terme, notamment en multipliant les initiatives de repas scolaires.
Après plus de 20 ans d'assistance alimentaire d'urgence en raison de la guerre civile au Sud-Soudan, et grâce à de meilleures récoltes, le PAM pourra cette année tripler ses programmes d'assistance à l'école et proposer des projets de travail contre nourriture à 160.000 personnes, contre 121.000 en 2006, annonce l'agence des Nations Unies dans un communiqué publié aujourd'hui à Juba et à Rome.
« Avec la paix vient une meilleure sécurité alimentaire », a déclaré la directrice du PAM, Josette Sheeran.
Au cours de la guerre civile, le PAM a procédé sans interruption à des largages de rations alimentaires en raison de l'état impraticable des routes.
Aujourd'hui, le PAM continue la reconstruction de plus de 2.000 kilomètres de routes sur un réseau prévu de 3.000 kilomètres reliant le Sud-Soudan au nord du pays, à l'Ethiopie, au Kenya et à l'Ouganda, précise par ailleurs un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) publié également à Juba.
Les routes ont permis au PAM de réduire le coût de son assistance alimentaire de près de 40% et ont conduit à la destruction de plus de 200.000 mines terrestres.
Le PAM prévoit de fournir une assistance à 1,3 million de personnes en 2007, contre 1,6 million en 2006, soit 108.000 tonnes de nourriture.
« Mais le véritable changement n'est pas dans le tonnage mais dans l'affectation de l'assistance », a déclaré Justin Bagirishya, coordonnateur du PAM au Sud-Soudan.
L'agence prévoit de fournit un repas chaud à l'école à 450.000 enfants en 2007 alors que ce projet touchait en 2006 152.000 enfants.
« Le Sud-Soudan a un des taux de scolarisation les plus faibles du monde, puisque seulement 35% des enfants vont à l'école primaire, et parmi eux on ne compte qu'un cinquième de filles », indique le PAM.