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FAO : un champignon très nocif pour le blé s&#39est infiltré au Yémen et pourrait encore se propager

FAO : un champignon très nocif pour le blé s&#39est infiltré au Yémen et pourrait encore se propager

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Un nouveau champignon virulent qui attaque de multiples variétés de blé s&#39est propagé en provenance d&#39Afrique de l&#39Est au Yémen dans la Péninsule arabique, a annoncé l&#39Organisation des Nations Unies pour l&#39alimentation et l&#39agriculture (FAO) aujourd&#39hui.

Un nouveau champignon virulent qui attaque de multiples variétés de blé s'est propagé en provenance d'Afrique de l'Est au Yémen dans la Péninsule arabique, a annoncé l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) aujourd'hui.

« Les rendements mondiaux de blé pourraient être compromis si la rouille des tiges se propage aux principaux pays producteurs de blé », a déclaré le Directeur général de la FAO, Jacques Diouf, dans un communiqué publié à Rome.

« Le champignon se diffuse rapidement et peut causer des épidémies mondiales et des pertes de récolte de plusieurs milliards de dollars, ce qui pourrait entraîner la hausse des prix du blé et des pénuries alimentaires locales ou régionales. Les pays en développement qui dépendent du blé et n'ont pas accès à des variétés résistantes seront plus particulièrement touchés », a mis en garde M. Diouf.

La rouille des tiges du blé, connue également sous le nom de «rouille noire du blé» (Puccinia graminis), peut causer de lourdes pertes et détruire des champs entiers. On estime que jusqu'à 80% de toutes les variétés de blé semées en Asie et en Afrique sont susceptibles d'être victimes de cette nouvelle souche. Les spores de rouille du blé (cellules isolées pouvant donner naissance à un nouvel individu sans fécondation et permettre ainsi la dispersion de l'espèce) sont essentiellement transportées par le vent sur de longues distances et à travers les continents.

La FAO collabore avec le Centre International de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA) et le Centre international pour l'amélioration du mais et du blé (CIMMYT), qui pilotent la Global Rust Initiative (GRI), consortium international visant à combattre la diffusion des maladies dues aux champignons de la rouille dans le monde. Le Canada, les Etats-Unis et l'Inde en sont les principaux bailleurs de fonds.

Le nouvel agent pathogène a été baptisé Ug99, car il est apparu pour la première fois en Ouganda en 1999. Le Kenya et l'Ethiopie ont également été touchés.

Une récente mission de la FAO sur place a confirmé qu'on a observé pour la première fois l'Ug99 dans les champs de blé au Yémen. Il semble que la souche découverte au Yémen soit déjà plus virulente que celle sévissant en Afrique de l'Est. Des échantillons du pathogène ont été envoyés aux Etats-Unis et au Canada pour être analysés plus en détail. Le risque existe que la maladie se propage au Soudan.

Les ravageurs et maladies transfrontières portés par le vent peuvent fortement compromettre la production agricole. A la fin des années 80, une souche virulente de rouille jaune, une maladie du blé similaire à la rouille des tiges, est apparue en Afrique de l'Est et a traversé la mer Rouge jusqu'au Yémen. Elle s'est ensuite introduite au Proche-Orient, en Asie centrale, atteignant en l'espace de quatre ans les champs de blé d'Asie du Sud. De vastes épidémies de rouille jaune ont éclaté, entraînant des pertes de récolte d'une valeur supérieure à un milliard de dollars.

En surveillant les itinéraires du criquet pèlerin, la FAO n'exclut pas que les courants pourraient transporter les spores de Ug99 du Yémen vers le nord, le long de la mer Rouge jusqu'en Égypte, ou à travers l'Arabie saoudite et vers d'autres pays du Moyen-Orient.

La FAO exhorte les pays touchés et les pays à risque à renforcer leurs systèmes de surveillance. En particulier, le Yémen devrait être en état d'alerte et accroître le suivi et la formation et devrait se préparer pour des interventions de lutte dans les «points chauds». Parmi les mesures de lutte les plus importantes dans les pays affectés figurent l'introduction de variétés de blé plus résistantes et la restriction des calendriers d'ensemencement afin de briser le cycle de la maladie.

La FAO, ICARDA et CIMMYT aideront les pays à mettre au point des variétés résistantes, à produire des semences propres de qualité, à améliorer leurs services nationaux de protection des plantes et de sélection végétale et à élaborer des plans d'urgence.