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OMS/ONUSIDA : la circoncision peut réduire le risque de transmission hétérosexuelle du VIH chez l&#39homme

OMS/ONUSIDA : la circoncision peut réduire le risque de transmission hétérosexuelle du VIH chez l&#39homme

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L&#39Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) ont rendu publiques aujourd&#39hui les conclusions d&#39une consultation d&#39experts sur la circoncision qui appellent à recommander cette pratique pour la prévention du VIH.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) ont rendu publiques aujourd'hui les conclusions d'une consultation d'experts sur la circoncision qui appellent à recommander cette pratique pour la prévention du VIH.

« Sur la base des données présentées, qu'ils ont jugées convaincantes, les experts présents ont recommandé de considérer la circoncision comme un moyen supplémentaire important de réduire le risque de transmission hétérosexuelle de l'infection à VIH chez l'homme », souligne un communiqué publié aujourd'hui à Paris et à Genève.

Trois essais contrôlés menés à Kisumu au Kenya, dans le district de Rakai en Ouganda (financés par les Instituts nationaux de la santé des Etats-Unis) et à Orange Farm en Afrique du Sud (financé par l'Agence nationale française de recherches sur le SIDA) ont démontré que la circoncision réduit d'environ 60% le risque de transmission hétérosexuelle du VIH à l'homme.

Ces données confirment les conclusions de nombreuses études observationnelles qui suggéraient que la corrélation géographique décrite depuis longtemps entre une faible prévalence du VIH et des taux élevés de circoncision dans certains pays en Afrique et plus récemment ailleurs, est, du moins en partie, une association causale. Actuellement, on estime que 665 millions d'hommes sont circoncis, soit 30% de la population masculine dans le monde.

« Les recommandations représentent un pas en avant dans la prévention du VIH », a déclaré le docteur Kevin De Cock, Directeur du Département du VIH/SIDA à l'OMS.

« Les pays qui connaissent des taux élevés d'infection au VIH par transmission hétérosexuelle et une faible prévalence de la circoncision disposent désormais d'une nouvelle intervention capable de réduire le risque d'infection à VIH chez les hommes hétérosexuels », a-t-il ajouté.

« Élargir l'accès à la circoncision dans ces pays apportera un bénéfice direct aux individus. Néanmoins, il faudra attendre quelques années pour observer un effet positif de cet investissement sur l'épidémie ».

La circoncision doit cependant toujours s'inscrire dans un ensemble complet de mesures de prévention du VIH, comprenant des services de conseil et de dépistage du VIH, un traitement des infections sexuellement transmissibles, la promotion de pratiques sexuelles sûres, la fourniture de préservatifs masculins et féminins et la promotion de leur utilisation correcte et régulière, rappellent l'OMS et ONUSIDA.

Il est également nécessaire d'informer les hommes et leurs partenaires sexuels afin de les empêcher d'acquérir un sentiment erroné de sécurité qui pourrait les inciter à adopter des comportements sexuels à risque susceptibles de remettre en cause l'effet protecteur partiel de la circoncision, soulignent les deux agences.

Dans les pays où l'épidémie de VIH est concentrée chez des groupes spécifiques de population, par exemple les professionnel(les) du sexe, les consommateurs de drogues injectables ou les hommes qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes, la promotion de la circoncision parmi la population générale serait peu profitable pour la santé publique. Néanmoins, elle pourrait procurer des avantages individuels aux hommes à risque élevé d'infection à VIH transmise par voie hétérosexuelle.

« La circoncision a de fortes connotations culturelles », rappelle le communiqué. Les services doivent donc être assurés dans le respect de la culture et de manière à atténuer, le plus possible, toute stigmatisation attachée à la circoncision.

« Les pays doivent veiller à ce que la circoncision soit pratiquée dans le respect de l'éthique médicale et des principes des droits de l'homme, y compris le consentement éclairé, la confidentialité et l'absence de coercition ».