L'actualité mondiale Un regard humain

Sud-Liban : la résolution 1701 résiste bien mais risque d&#39être ébranlée à défaut d&#39accords à long terme

Sud-Liban : la résolution 1701 résiste bien mais risque d&#39être ébranlée à défaut d&#39accords à long terme

media:entermedia_image:5f29c5bf-df69-48f3-b5fa-24edaf17b0c8
La détermination des gouvernements libanais et israélien à respecter la résolution 1701 (2006) est restée ferme, affirme le Secrétaire général dans son troisième rapport au Conseil de sécurité sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), qui souligne néanmoins l&#39absence de progrès sur la question des prisonniers kidnappés par le Hezbollah, des fermes de Sheb&#39aa et des survols opérés par l&#39armée israélienne au Sud-Liban.

« Le présent rapport est soumis dans le contexte d'une crise politique aiguë et durable au Liban et des préoccupations croissantes d'Israël concernant des transferts non autorisés d'armes à travers la frontière entre le Liban et la Syrie », affirme le Secrétaire général dans son troisième compte rendu sur la résolution qui avait permis de mettre fin aux hostilités entre le Hezbollah et Israël à l'été 2006.

A cet égard, le rapport souligne que « les informations communiquées par les sources militaires israéliennes à de hauts représentants des Nations Unies concernant des violations de l'embargo sur les armes ont été plus détaillées qu'auparavant ». Il note que « bien que les informations soient substantielles, il faut une évaluation militaire indépendante pour les authentifier ».

Le rapport rappelle néanmoins que les propres déclarations du chef du Hezbollah, Sayyed Nasrallah, critiquant les autorités libanaises pour avoir saisi un convoi d'armes, le 8 février, dans la banlieue de Beyrouth, et réclamant le droit de faire entrer dans le pays « les armes de la résistance », sont un « aveu public d'activités qui constituent une violation directe des dispositions de la résolution 1701 acceptée par le Hezbollah » l'année dernière.

Par ailleurs, le rapport soulève la « menace croissante à la présence des Nations Unies que posent les groupes islamistes extrémistes au Liban, qui auraient trouvé asile dans les camps de réfugiés palestiniens ».

« Cette présence aurait été sensiblement renforcée » ces trois derniers mois, affirme le rapport du Secrétaire général, qui réclame une assistance plus grande aux forces armées libanaises.

Le rapport souligne d'ailleurs que les forces armées libanaises, déployées pour la première fois depuis des années le long de la Ligne bleue, en vertu d'une demande du Conseil de sécurité contenue dans la résolution 1701, sont un « partenaire de la FINUL » dans le maintien de la paix.

Le Secrétaire général continue toutefois de déplorer les violations régulières de la Ligne bleue par les deux parties, « incidents regrettables et qui auraient pu être évités ».

Le rapport demande notamment à Israël de cesser ses survols réguliers de l'espace aérien libanais par des avions et des drones, vols justifiés par Israël par la nécessité de surveiller les transferts d'armes à destination du Liban.

Le rapport engage par ailleurs les deux parties à « approuver rapidement les accords de sécurité temporaire négociés pour le village de Ghajar », situé sur un territoire qui appartenait auparavant à la Syrie et qui se trouve maintenant à cheval sur la Ligne bleue, dont une partie des habitants des deux côtés de la frontière a la nationalité israélienne.

L'accord prévoit le « retrait des forces israéliennes du nord du village » et une assistance de la FINUL.

Du point de vue humanitaire, le rapport souligne la menace que continue de faire peser au Sud-Liban le lâchage par Israël de milliers de bombes « en grappes », lesquelles, sur près de 34 millions de mètres carrés, ont laissé l'équivalent de centaines de milliers de mines antipersonnel au sol et dans les arbres.

« Au 22 février, 22 civils ont péri et 159 ont été blessés ». « Il y a eu une réduction du nombre de blessés par jour grâce aux efforts de déminage », souligne le rapport de la FINUL. Cette dernière, avec l'aide des forces armées libanaises, a pu « déminer 10% de la zone contaminée, détruisant 103.010 munitions non explosées ».

En définitive, insiste le rapport, « s'il n'y a pas de progrès sur les questions de base telles que les prisonniers, la zone des fermes de Shebaa, les survols israéliens et la mise en oeuvre de l'embargo sur les armes, les progrès sur la résolution 1701 risquent d'être rudement mis à l'épreuve dans les mois à venir ».