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Darfour : réponse mitigée du Soudan à la lettre du Secrétaire général

Darfour : réponse mitigée du Soudan à la lettre du Secrétaire général

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Le président soudanais Omar El-Béchir a répondu hier après-midi à une lettre de l&#39ONU et de l&#39Union africaine en date du 24 janvier concernant le déploiement d&#39un contingent important de casques bleus au soutien des forces africaines au Darfour.

« La réponse, datée du 6 mars, contient une annexe de 14 pages en arabe, qui a été envoyée à la traduction et qui sera examinée avec la lettre », a déclaré la porte-parole adjointe du Secrétaire général, Marie Okabe, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU, à New York.

Le Secrétaire général examinera par la suite les mesures à prendre avec le Conseil de sécurité.

Marie Okabe a précisé que « la lettre contient des éléments positif, notamment un soutien ferme aux efforts des Nations Unies et de l'Union africaine (UA) pour relancer le processus de paix, ainsi que certaines garanties relatives à l'assistance humanitaire aux populations du Darfour ».

« Mais elle contient aussi des éléments qui semblent remettre en cause les accords réalisés en novembre dernier à Addis Abeba sur une opération de maintien de la paix au Darfour », a souligné la porte-parole.

Les Nations Unies et l'Union africaine (UA) ont signé le 27 novembre à Addis-Abeba, en Éthiopie, un mémorandum d'accord relatif au soutien de l'ONU à la Mission de l'UA au Soudan (MUAS).

Le président du Soudan s'était en conséquence, dans une lettre au précédent Secrétaire général, Kofi Annan, engagé à « faire cesser les hostilités, à relancer le processus politique et à permettre la mise en oeuvre immédiate du plan d'appui en trois phases de l'ONU en faveur de l'Union africaine », qui devait aboutir « au déploiement d'une force hybride ONU-Union africaine au Darfour » (dépêche du 27.12.06).

Par ailleurs, le Secrétaire général a envoyé hier une nouvelle lettre au président du Soudan, décrivant le cadre d'une opération conjointe des Nations Unies et de l'Union africaine (UA) qui devrait marquer le début de plans opérationnels détaillés (dépêche du 7.03.07).

Hedi Annabi, Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, estimait récemment que l'ONU et l'UA prévoyaient désormais le déploiement de 19.000 à 20.000 soldats, 3.700 policiers et 19 unités de police pour répondre aux besoins sur le terrain.

Le Conseil de sécurité avait demandé en mars 2006 au Secrétaire général de faciliter la planification préparatoire nécessaire pour un passage de la mission de l'Union africaine au Darfour à une opération des Nations Unies » (dépêche du 27.03.06).

Mais le Soudan s'est constamment opposé au déploiement d'une force des Nations Unies dans sa région de l'Ouest du pays, en dépit d'une résolution du Conseil de sécurité en arrêtant le principe et les modalités, adoptée cet été (dépêche du 31.08.06).

Le Conseil de sécurité a donc appuyé au mois de décembre 2006 le principe d'une force mixte (dépêche du 19.12.06).

Le Secrétaire général a exhorté, lors d'un voyage à Addis-Abeba, le gouvernement soudanais et les milices à mettre fin aux violences et aux bombardements dans la région du Darfour, appelant aussi à la relance du processus politique et au déploiement « urgent » d'une force « Nations Unies-Union africaine » sur le terrain.

En parallèle, le Secrétaire général a proposé, dans un rapport rendu public le 23 février, le déploiement de 10.900 casques bleus à l'appui d'une mission des Nations Unies au Tchad et en République centrafricaine, dans les régions frontalières avec le Soudan (dépêche du 23.02.07).

Le conflit au Darfour a causé la mort d'au moins 200.000 personnes et fait près de 4 millions de déplacés.