L'UNICEF célèbre ses soixante ans
« C'est largement grâce à l'UNICEF que l'on comprend mieux aujourd'hui qu'un meilleur avenir commence avec les enfants – en s'assurant qu'ils sont en bonne santé, éduqués, en sécurité et aimés », a dit Kofi Annan aujourd'hui à l'occasion du soixantième anniversaire de l'agence mise en place à titre temporaire en décembre 1946.
« C'est largement grâce à l'UNICEF que l'on comprend mieux aujourd'hui qu'un meilleur avenir commence avec les enfants – en s'assurant qu'ils sont en bonne santé, éduqués, en sécurité et aimés », a dit Kofi Annan aujourd'hui à l'occasion d'une réunion commémorative spéciale à l'Assemblée générale pour le soixantième anniversaire de l'agence mise en place à titre temporaire en décembre 1946.
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, la défense des enfants à changé le discours au niveau international en mettant un visage sur le développement, a-t-il souligné.
« Les campagnes pour la survie des enfants, l'éducation des filles et VIH/SIDA ont été des modèles de partenariat entre agences », a ajouté le Secrétaire général.
« Les programmes d'urgence ont sauvé des millions d'enfants touchés par les guerres ou les catastrophes naturelles, les programmes de santé les ont protégés de la maladie, de la malnutrition, et de la mort. Les programmes de protection en ont sauvé des millions du trafic, de l'exploitation sexuelle, de la violence et des abus », a-t-il rappelé.
« Si l'UNICEF n'existait pas, il faudrait l'inventer », a conclu le Secrétaire général.
Mais parallèlement, a rappelé l'agence pour l'enfance dans un communiqué publié hier à New York, « l'UNICEF n'aurait jamais dû continuer à exister aujourd'hui, en cette première décennie du XXIe siècle ».
L'UNICEF est né en décembre 1946 d'un vote unanime de la première session de l'Assemblée générale des Nations Unies. A l'origine, le Fonds international des Nations Unies pour le secours à l'enfance est un programme d'urgence destiné à fournir à court terme des secours aux enfants dans l'Europe de l'après-guerre, rappelle l'agence.
À ses débuts comme aujourd'hui, l'UNICEF est entièrement financé par des contributions volontaires.
A l'époque, on pensait qu'une fois que les besoins des enfants de l'Europe d'après-guerre seraient soulagés, l'UNICEF n'aurait plus de raison d'être.
Entre 1946 et 1959 naît véritablement l'institution pour l'enfance.
Le Représentant permanent du Pakistan aux Nations Unies, Ahmed Bokhari, argumenta dans un plaidoyer passionné que dans le monde entier des enfants étaient prisonniers d'une spirale de maladie et de pauvreté qui constituait un obstacle majeur au développement international, et que la mission de l'UNICEF était plus cruciale que jamais.
Sa position remporta l'assentiment général : quand l'UNICEF devint une institution permanente de l'ONU en 1953, l'agence était déjà active, sept ans seulement après sa création, dans quelques 100 pays.
La Déclaration des droits de l'enfant adoptée en 1959 par les Nations Unies proclame que la faim, la pauvreté, la maladie, les discriminations et l'ignorance dont sont victimes des millions d'enfants constituent des violations de leurs droits fondamentaux. Elle change pour toujours la manière d'envisager les conditions de vie des enfants à travers le monde.
Les années 1960-1979 marquent les décennies du développement, souligne l'agence.
L'UNICEF va élargir son rôle, au-delà de l'acheminement des secours humanitaires. Dans les années 1960 et 1970, il va aussi s'intéresser aux domaines de la nutrition, de la santé, de l'éducation et se pencher sur les problèmes de la famille.
Au cours de cette période, rappelle le communiqué, la moitié du budget de l'UNICEF est consacré à l'éducation, l'action de l'UNICEF est mise au premier plan de l'actualité en 1965 par l'attribution du prix Nobel de la paix. L'introduction de nouvelles stratégies peu coûteuses - apport de suppléments en micronutriments, en iode, en vitamine A et en fer - se révèle un moyen efficace de sauver de nombreuses vies.
La décennie 1980-1989 est qualifiée « d'urgence silencieuse ».
Au début des années 80, en dépit de décennies d'action humanitaire, près de 15 millions d'enfants continuent de mourir chaque année de maladies évitables.
La « Révolution de la survie de l'enfant » est lancée. Des programmes « Jours de tranquillité » sont organisés pour assurer la vaccination des enfants des zones de conflit, tandis que le thème de l'« Éducation pour tous » devenait le cri de ralliement des promoteurs du développement international.
Par ailleurs, les enfants et les femmes deviennent de plus en plus fréquemment les victimes des guerres et des violences qui embrasent de nombreux pays ainsi que de la pandémie du VIH/SIDA.
La reconnaissance des droits de l'enfant se fait entre 1990 et 1999.
La Convention relative aux droits de l'enfant adoptée en 1990 devient le traité international le plus ratifié de l'histoire.
Cette décennie est également marquée par le Sommet mondial pour les enfants qui rassemble le plus grand nombre de dirigeants jamais réunis par une rencontre internationale, des conflits et des génocides qui mettent en péril les enfants menacés par la dispersion de mines antipersonnelles, la faim, le trafic d'êtres humains et qui leur dénient le droit de vivre leur enfance.
Enfin, estime l'UNICEF, la période 2000-2006 place les enfants au coeur du développement.
Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) fixés en 2000 servent de feuille de route pour l'action en faveur du développement à l'horizon 2015.
Depuis le début du nouveau siècle, la session spéciale de l'Assemblée générale des Nations Unies sur les enfants a souligné l'importance de la participation des enfants et la pandémie du VIH/SIDA menace plus que jamais la vie et le bien-être des enfants et présente de nouveaux obstacles au progrès social.
« Lancée sous forme d'expérience temporaire il y a 60 ans, l'organisation est devenue la principale agence internationale d'aide à l'enfance. L'UNICEF est aujourd'hui actif dans plus de 190 pays et réunit particuliers et partenaires pour léguer un monde meilleur aux générations futures », conclut le communiqué.