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Affaire Hariri : l&#39enquête confirme l&#39attentat suicide, affirme Serge Brammertz

Affaire Hariri : l&#39enquête confirme l&#39attentat suicide, affirme Serge Brammertz

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Serge Brammertz, le procureur responsable de l&#39enquête internationale dans l&#39assassinat qui a causé la mort de l&#39ex-Premier ministre Rafic Hariri et de 22 autres personnes, le 14 février 2005 à Beyrouth, a présenté aujourd&#39hui les conclusions de son troisième rapport au Conseil de sécurité, confirmant la thèse d&#39un attentat suicide.

« La Commission est satisfaite des progrès accomplis jusqu'à présent dans l'enquête », a déclaré Serge Brammertz aux 15 membres du Conseil, réunis en séance publique.

image Retransmission de la séance du Conseil de sécurité[24mins]

Le 21 juillet, a affirmé le chef de la Commission d'enquête internationale, l'équipe a dû être relocalisée à Chypre, en raison du conflit au Liban en juillet et en août. Le personnel a commencé son retour à Beyrouth, a-t-il ajouté.

« Vingt enquêtes et analyses principales sont en cours » dans l'affaire Hariri, a dit Serge Brammertz qui a souligné que la Commission était en train de « consolider les résultats acquis » et de mener d'importants interrogatoires.

S'agissant par ailleurs du déroulement de l'enquête, Serge Brammertz a rappelé que ce rapport ne révélait que les informations qui ne préjudiciaient pas à sa poursuite.

Les analyse d'ADN sur les lieux du crime ont révélé que la personne qui a déclenché la bombe lors de ce qui paraît être un attentat suicide devait être un homme d'une vingtaine d'années. De nouveaux tests révèlent aussi que la quantité d'explosifs impliqués s'élèverait non pas à 1.200 kg comme l'estimait le rapport précédent, mais à 1.800 kg, a-t-il dit (dépêche du 14.06.09).

La Commission a aussi procédé à d'importantes analyses des communications par téléphone portable entre différents suspects dans la période qui a précédé l'attentat, qui devraient révéler leurs liens.

Ces analyses devraient aussi révéler les liens existant avec les 14 autres attentats commis au Liban dans les mois qui ont suivi la mort de Rafic Hariri.

La conclusion actuelle est que « les 14 crimes n'ont pas été commis par 14 personnes disparates ou dépourvues de liens ni de personnes ou de groupes isolés animés par des motifs différents », a affirmé Serge Brammertz.

Dans les prochains mois la Commission procèdera à près de 50 nouveaux interrogatoires destinés à corroborer ces liens.

« Entre le 15 juin et le 15 septembre 2006, un total de 39 nouvelles requêtes d'assistance ont été soumises à 12 différents Etats Membres et organisations internationales » a dit le procureur.

« La plupart des Etats membres ont répondu de façon prompte et positive [...]. Le niveau de l'assistance fournie par la Syrie [...] est généralement satisfaisant », a-t-il souligné par ailleurs.

Serge Brammertz a appelé les Etats à renforcer leur assistance technique, à apporter une aide à la mise en place d'un programme de protection des témoins et à renforcer les capacités, notamment en personnel compétent, de la Commission d'enquête internationale.

« Les membres du Conseil de sécurité ont salué le rapport et félicité la Commission pour le professionnalisme exceptionnel de leurs travaux », a dit Adamantios Vassilakis, président du Conseil pour le mois de septembre et représentant de la Grèce, devant la presse, à l'issue de consultations à huis clos.

Le Conseil s'est dit « encouragé par le rapport » et a réitéré son « soutien indéfectible » à la mission de la Commission d'enquête, ainsi qu'à ses demandes d'assistance, a-t-il affirmé.

Le Conseil de sécurité avait créé la Commission d'enquête internationale après qu'une enquête préliminaire des Nations Unies ait qualifié l'enquête des services de police libanais de « gravement défectueuse », et ait conclu à la responsabilité première de la Syrie quant au « climat de tension politique précédant l'assassinat ».