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"Gaza est une bombe à retardement", prévient Jan Egeland

"Gaza est une bombe à retardement", prévient Jan Egeland

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A la veille d&#39une conférence internationale des donateurs pour le Liban et les Territoires palestiniens demain et vendredi à Stockholm, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a dressé aujourd&#39hui un bilan de la situation humanitaire dans la région, notamment à Gaza devenue, selon lui, une « bombe à retardement ».

« On ne peut pas couper du monde une zone qui est à peine plus grande que la ville de Stockholm et qui comprend 1,4 millions de personnes dont 800 000 jeunes et enfants », a déclaré Jan Egeland, lors d'une conférence d'une presse donnée au siège de l'ONU à New York.

Le Secrétaire général adjoint prévoit une explosion sociale à Gaza « dans 10 jours ou dans 10 mois ».

Face à cette situation « intenable », il a regretté que seulement 40% des 385 millions de dollars demandés pour Gaza et la Cisjordanie aient été versés.

Au-delà d'un soutien financier, il a appelé la communauté internationale, qui sera réunira vendredi à Stockholm sur les Territoires occupés, à fournir un appui diplomatique.

Concernant le Liban, Jan Egeland a prévenu que l'appel de fonds humanitaire ? 90 millions de dollars demandés ? ne serait pas revu à la hausse dans la mesure où il correspond toujours aux besoins des secours d'urgence.

« Mais le gouvernement demandera des centaines de millions de dollars pour les efforts de reconstruction », a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général adjoint s'est félicité « des opérations humanitaires dans la mesure où 75% des personnes déplacées ? 1 million de personnes ? par « la campagne militaire massive contre le Liban sont retournées chez eux ».

Il a cependant déploré les problèmes graves auxquels les Libanais doivent faire face. « Quelque 250 000 d'entre eux ne peuvent pas retourner dans leurs habitations, soit parce qu'elles ont été détruites, soit parce qu'il y a des bombes non explosées », a-t-il expliqué.

Jan Egeland a cité de nouvelles informations provenant du Centre de coordination de l'action anti-mines des Nations unies (MACC), selon lesquelles « 359 localisations de bombes à fragmentation » ont été dénombrées, ce qui représente quelque 100 000 bombes non explosées.

A plusieurs reprises lors de sa conférence de presse, il a dénoncé le fait que des milliers de civils étaient menacés dans le sud du Liban par les bombes à fragmentation non explosées lancées par Israël dans les trois derniers jours du conflit.

« Ce qui est choquant et je dirais totalement immoral, c'est que 90% de ces bombes à fragmentation ont été lâchées dans les derniers trois jours du conflit quand nous savions qu'une résolution allait être adoptée, quand nous savions qu'il y aurait une fin », a-t-il insisté.

« Chaque jour, des gens sont estropiés, blessés et tués par ces armes », a-t-il poursuivi, soulignant que ces bombes avaient pu être fabriquées dans de nombreux pays dont les États-Unis.

Le Secrétaire général adjoint participera demain à Stockholm pour la conférence internationale sur le Liban.