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RDC : liberté de la presse et liberté de rassemblement réaffirmées à l'approche des élections

RDC : liberté de la presse et liberté de rassemblement réaffirmées à l'approche des élections

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« Les assassinats de journalistes, les tentatives de musellement de la presse sont la pire des choses qui puisse arriver à un pays », a déclaré aujourd'hui l'envoyé de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC), William Lacy Swing, tandis que le CIAT rappelait les conditions d'exercice de la liberté de rassemblement dans le pays.

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC inaugurait aujourd'hui devant les médias congolais un séminaire de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) sur les médias et les élections, indique un communiqué de la Mission.

William Lacy Swing a d'abord fait part de ses «sincères condoléances suite à l'assassinat d'un confrères tué le week-end dernier à Kinshasa», avant d'ajouter : «je tiens à redire l'attachement des Nations unies et de la MONUC à la liberté de la presse, un des piliers de toute société démocratique, et que les assassinats de journalistes, les tentatives de musellement de la presse sont la pire des choses qui puisse arriver à un pays.»

William Lacy Swing a notamment invité les journalistes à « comprendre comment fonctionne le mécanisme électoral pour l'expliquer aux populations et éviter la rumeur ».

« Le scepticisme de certains Congolais peut se comprendre: en plus de 40 ans, il n'y avait jamais eu d'élections libres et démocratiques, et donc pas de campagne électorale. Bref, la population a encore du mal à croire que les prochaines élections seront bel et bien libres et transparentes », a-t-il ajouté.

« On peut le comprendre. Trop beau pour être vrai. Pourtant, c'est vrai !» a dit le Représentant spécial, qui a souligné que « rien, au plan de la sécurité, ne pourra empêcher les Congolais et Congolaises d'aller voter le 30 juillet prochain».

Par ailleurs, dans un communiqué publié aujourd'hui à Kinshasa, le Comité international d'accompagnement de la transition (CIAT) en RDC a rappelé que la liberté de rassemblement est garantie par la Constitution.

Cette mise au point intervient « à la suite des divers incidents, ayant parfois entraîné mort d'hommes, survenus lors de manifestations depuis le début de la campagne électorale » (dépêche du 12.07.07).

« Les manifestations et rassemblements sont un phénomène légitime dans tout processus démocratique, en particulier pendant une période électorale. Le CIAT encourage les Autorités à respecter ce droit constitutionnel, et notamment à laisser libre cours aux manifestations et rassemblements pacifiques », indique le communiqué.

« Cependant, cette liberté de rassemblement doit être exercée dans le strict respect de la loi et des normes démocratiques. Il incombe aux organisateurs des manifestations d'encadrer les participants afin d'éviter tout débordement, violence ou vandalisme sur des biens publics ou privés ».

« Dans ce sens, la destruction de matériel de campagne de candidats aux élections, notamment dans le cadre d'une manifestation, est répréhensible par la loi et constitue un geste anti-démocratique, qui affecte l'image des organisateurs de cette manifestation ».

Le CIAT a notamment déploré « le choix par les responsables de la sécurité de recourir à des unités non préparées pour ce type de tâche pour les interventions du 30 juin à Matadi (où des unités militaires ont été impliquées) et du 11 juillet à Kinshasa ».

« Ces mauvais choix, liés à un manque évident de communication, peuvent nuire irrémédiablement à l'image des Autorités en place et la crédibilité du processus de démocratisation », a déclaré le CIAT.

Le CIAT est composé des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie), de la Belgique, du Canada, de l'Afrique du Sud, de l'Angola, du Gabon, de la Zambie, de l'Union Européenne (Commission et Présidence), de l'Union Africaine (Commission et Présidence) et de la MONUC.