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Gestion de l'ONU : l'Assemblée générale adopte une première série de réformes

Gestion de l'ONU : l'Assemblée générale adopte une première série de réformes

L'Assemblée générale
Après de longues négociations, l'Assemblée générale a finalement adopté vendredi quelques mesures visant à renforcer l'efficacité de la gestion de l'ONU mais elle a remis à plus tard les réformes concernant les mécanismes de surveillance, la transparence de l'Organisation ainsi que sa gestion des ressources humaines et la rénovation de son siège à New York.

Une semaine après avoir adopté une résolution sur le budget de l'Organisation, l'Assemblée générale a adopté par consensus une résolution sur la réforme de la gestion de l'ONU intitulée « Investir dans l'ONU pour lui donner les moyens de sa vocation mondiale », indique un communiqué publié vendredi à new York.

Le texte autorise le Secrétaire général, à disposer, à titre temporaire, de 20 millions dollars pour chaque exercice biennal afin de donner à l'Organisation plus de flexibilité pour faire face à de nouveaux défis ou à des changements de priorités.

L'Assemblée générale a décidé de revoir cette autorisation lors de sa 64e session.

Pour disposer de ces 20 millions, le Secrétaire général pourra avoir recours au Fonds de roulement. La résolution prévoit que les ressources de ce Fonds passeront à 150 millions de dollars à compter du 1er janvier 2007.

Le texte recommande aussi de créer un poste de chef des technologies de l'information au rang de Sous-secrétaire général et de remplacer le système de gestion IMIS par une nouvelle génération de système de gestion.

Le Secrétaire général est également autorisé à disposer de 706 600 dollars pour renforcer la procédure des achats, y compris en améliorant les modalités de contrôle interne.

Suite au sommet mondial de septembre, un plan de réforme plus ambitieux avait été présenté aux Etats membres par Kofi Annan au mois de mars dans un rapport intitulé « Investir dans l'ONU » (dépêche du 07.03.06 et seconde dépêche du 07.03.06) .

Vendredi, l'Assemblée générale a en effet décidé de reporter à sa prochaine session l'examen des propositions de Kofi Annan concernant le Plan-cadre d'équipement, la gouvernance, les services de contrôle interne, la responsabilité et la transparence, les ressources humaines, les achats et l'administration de la justice.

Le rapport du Secrétaire général avait été rejeté en bloc au mois de mai par l'Assemblée générale, divisée globalement entre les pays développés, prônant une réforme de la gestion de l'ONU en profondeur, et les pays en voie de développement représentés par le Groupe des 77, inquiets de voir diminuer leur influence dans la conduite des affaires des Nations Unies (dépêche du 01.05.06).

Pour le représentant des États-Unis, la résolution adoptée vendredi est une avancée positive. Mais les initiatives prises n'auront de valeur que si elles sont mises en ?uvre rapidement et si elles s'accompagnent de mesures supplémentaires, a ajouté l'ambassadeur américain.

« Nous pensons en effet que certains éléments indispensables manquent encore », a insisté le représentant, estimant que ce texte contient peu de mesures concrètes pour améliorer les modalités de contrôle de la gestion de l'Organisation.

Il est essentiel de garantir l'indépendance du Bureau des services de contrôle interne et de fournir les ressources adéquates au Service des achats, a-t-il encore précisé.

S'exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de l'Afrique du Sud s'est félicité de l'adoption de ce texte par consensus.

Pour la première fois, les États membres ont été en mesure de s'entendre sur une question qui divise. Nous devrions être fiers de ce texte qui ouvre la voie à l'adoption de nouvelles normes comptables internationales et qui renforce les méthodes de gestion des Nations Unies, a affirmé l'ambassadeur sud-africain.

L'Assemblée générale avait levé officiellement le 30 juin le plafond des dépenses de l'ONU pour le budget 2006-2007, évitant ainsi une crise financière de l'Organisation (dépêche du 03.07.06).

Ce plafond avait été imposé, à l'initiative des Etats-Unis, plus gros contributeur au budget de l'ONU, pour inciter les Etats membres à s'entendre sur une série de réformes administratives destinée à donner davantage de responsabilité au Secrétariat et à améliorer la gestion de l'Organisation (dépêche du 15.06.06).