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Népal : l'ONU condamne l'usage de la force contre les manifestants et les restrictions à sa liberté de circulation

Népal : l'ONU condamne l'usage de la force contre les manifestants et les restrictions à sa liberté de circulation

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Après la mort de trois manifestants au Népal, le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies dans le pays a condamné aujourd'hui l'usage de la force par la police népalaise et déploré l'imposition du couvre-feu à son personnel qui l'empêche de circuler librement.

« Le Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) au Népal a indiqué que des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté dans le pays, bravant le couvre-feu imposé par les autorités », a déclaré aujourd'hui le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, lors de son point de presse quotidien, au siège à New York.

« Le Bureau confirme aussi la mort de trois personnes du fait du recours à la force létale par la police. Le recours à de telles forces contre des civils non armés est inexcusable et ne peut être justifié », a-t-il ajouté.

Le porte-parole du Bureau, Kieran Dwyer, a par ailleurs indiqué que les autorités avaient imposé à son personnel une restriction à la liberté de mouvement entre domiciles et bureaux.

« On nous a refusé de nous accorder des exemptions au couvre-feu, ce qui nous empêche de surveiller la situation des droits de l'homme comme nous l'avions fait auparavant lorsque des couvre-feux ont été instaurés », déplore un communiqué du Bureau des droits de l'homme au Népal.

« Cette obstruction est une violation manifeste des accords entre la Haut Commissaire aux droits de l'homme et le gouvernement du Népal définissant le mandat de notre Bureau, qui stipule qu'il devra bénéficier d'une liberté de mouvement à travers tout le Népal », a déploré le porte-parole.

Selon les informations parues dans la presse, les forces de sécurité népalaises ont ouvert le feu sur une manifestation de près de 100.000 personnes qui bravaient un couvre-feu imposé pour réprimer les critiques exprimées contre le pouvoir absolu du roi Gyanendra.

La population manifeste dans les rues de la capitale, Katmandou, depuis près de deux semaines, ainsi que dans le reste du pays.

En février 2005, le roi du Népal avait dissous le gouvernement et instauré l'état d'urgence, alléguant l'échec du gouvernement à lutter contre l'insurrection maoïste.

Le Secrétaire général de l'ONU et la Haute Commissaire aux droits de l'homme avaient exprimé leur grave préoccupation face à ces mesures (dépêche du 01.02.05).

Un accord conclu en avril 2005 avec le gouvernement du Népal prévoyait que le Haut Commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme pourrait mettre en place une mission de surveillance dans le pays afin de faire la lumière sur les violations des droits de l'homme commises par toutes les parties (dépêche du 11.04.05).