Israël appelé à respecter la Ligne bleue à un moment « délicat » de l'histoire du Liban
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Liban, Geir Pedersen, a appelé aujourd'hui une fois de plus les autorités israéliennes à cesser les violations de la Ligne Bleue, à un « moment délicat » de l'histoire du Liban.
« Geir Pedersen lancé son appel après que quatre violations de l'espace aérien libanais par l'aviation israélienne ont été enregistrées hier et une aujourd'hui, au-dessus du Sud-Liban », a indiqué le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU à New York.
« Ces violations de l'espace aérien interviennent à un moment délicat, alors que le Liban s'efforce de réaffirmer sa souveraineté et son indépendance, notamment par le dialogue national historique en cours », a souligné Geir Pedersen.
Le Secrétaire général avait salué le dialogue national, entamé le 2 mars au Liban, exprimant l'espoir qu'il contribuerait à la stabilité politique dans le pays, en réglant certaines « questions critiques » d'envergure nationale.
Terje Roed-Larsen, Envoyé de l'ONU pour la mise en œuvre de la résolution 1559 sur la souveraineté du Liban (dépêche du 24.02.2006) avait espéré que la dialogue national permettrait de régler la question des milices libanaises et non libanaises, notamment celle du Hezbollah qui contrôle le sud du pays.
Geir Pedersen a rappelé aujourd'hui aux parties « qu'une violation n'en justifie pas une autre et les a appelé à pleinement respecter la Ligne bleue ».
La « Ligne bleue » correspond à la frontière tracée en juin 2000 par la Cartographe de l'ONU, avec l'aide de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), pour identifier sur le terrain une ligne permettant de confirmer le retrait israélien du Sud-Liban, en mai 2000, mettant fin à son occupation entamée en juin 1982.
En dépit de leurs réserves au sujet de la ligne de retrait, les gouvernements israélien et libanais avaient tous deux confirmé que son tracé relevait de la seule responsabilité de l'ONU et qu'ils la respecteraient.
Le 16 juin 2000, le Secrétaire général a fait savoir au Conseil de sécurité qu'Israël avait retiré ses forces du Liban conformément à la résolution 425(1978) et avait respecté les conditions définies dans son rapport du 22 mai 2000, en particulier qu'Israël avait achevé son retrait en conformité avec la ligne définie par les Nations Unies.
La Ligne bleue est depuis sujette à des violations régulières par Israël comme par le mouvement armé chiite du Hezbollah, qui contrôle le Sud-Liban.
Voir la page du site de l'ONU consacrée à la FINUL