Chypre : la reprise des bons offices du Secrétaire général évoquée à Paris avec le président Papadopoulos

Le Secrétaire général et le président de la partie grecque de Chypre, Tassos Papadopoulos, se sont rencontrés aujourd'hui à Paris pour examiner la situation à Chypre et les moyens d'avancer dans le processus menant à la réunification de l'île.

« Les deux hommes ont convenu, comme ils l'ont fait par le passé, que la reprise du processus de négociations dans le cadre de la mission de bons offices du Secrétaire général doit intervenir en temps opportun et être préparée avec soin », ont-ils déclaré dans un message publié aujourd'hui à Paris à l'issue de leur rencontre.

À cette fin, le Secrétaire général a été heureux de noter un accord des dirigeants des deux communautés sur la reprise « des discussions bicommunautaires » à un niveau technique, « sur une série de questions [de] l'intérêt de tous les Chypriotes ».

Le Secrétaire général et le président chypriote ont « exprimé leur espoir que ces discussions contribueront à rétablir la confiance entre les deux communautés et ouvriront, au plus tôt, la voie à une pleine reprise du processus de négociations ».

Le Secrétaire général a noté que le dirigeant de la communauté chypriote turque, Memet Ali Talat, lui avait assuré qu'il partageait les mêmes aspirations.

« Le Secrétaire général et le président chypriote ont également convenu que des progrès sur un désengagement plus avant des forces, la démilitarisation de l'île, le déminage complet de Chypre et la question de Famagusta, seraient bénéfiques pour tous les concernés et amélioreraient considérablement le climat des discussions futures ».

Les deux hommes ont par ailleurs « pris note de la décision prise récemment par l'Union européenne de débloquer les fonds tant attendus par la communauté chypriote turque ». Dans ce contexte, ils ont exprimé à Memet Ali Talat leurs sincères vœux de plein et prompt rétablissement.

« Le Secrétaire général et le président chypriote ont convenu de poursuivre leur dialogue avec le but déclaré d'accélérer la recherche d'une solution globale, juste et mutuellement acceptable au problème de Chypre », conclut le message.

Cette rencontre marquait une nouvelle étape au regard des conclusions du dernier rapport du Secrétaire général, qui estimait « ne pas être convaincu que le moment soit venu de désigner, pour l'exercice de ses bons offices concernant les négociations politiques à l'avenir, une personne qui s'y consacrerait à plein temps », ajoutant qu'il faudrait « préciser les conditions d'une telle reprise ».

Kofi Annan avait salué, le 23 janvier dernier, l'initiative prise par le ministre des Affaires étrangères britannique, Jack Straw, d'effectuer une mission à Chypre, puis en Grèce et en Turquie pour rechercher une solution à la crise.

La dernière mission de bons offices avait été menée en mai 2005 par Kieran Prendergast.

Lors d'un référendum organisé le 24 avril 2004, les Chypriotes grecs avaient rejeté, avec une majorité de près de 76% des voix, le plan de paix présenté par les Nations Unies, mettant un terme aux espoirs d'une réunification rapide de l'île.

Chypre est divisée depuis 1974, date à laquelle le gouvernement turc avait envahi le nord de l'île pour répondre à un coup d'Etat militaire, soutenu par le gouvernement grec.

La Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) avait été créée en 1964 afin de prévenir toute reprise des combats entre les communautés chypriote grecque et chypriote turque. Depuis les événements de 1974, les responsabilités de la mission ont été élargies à la surveillance des lignes de cessez-le-feu et de la zone tampon.