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Louise Arbour appelle le Cambodge à ne pas effacer dix ans de progrès dans le domaine des droits de l'Homme

Louise Arbour appelle le Cambodge à ne pas effacer dix ans de progrès dans le domaine des droits de l'Homme

Louise Arbour
La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Louise Arbour, a exprimé aujourd'hui son profond regret face à la « tendance troublante » constatée au Cambodge, en références aux multiples arrestations et poursuites judiciaires visant des défenseurs des droits de l'homme, des syndicalistes, des journalistes et des opposants politiques.

« Louise Arbour a indiqué aujourd'hui avoir appris avec un profond regret l'arrestation et le placement en détention, le 31 décembre 2005, de Kem Sokha, Président du Centre cambodgien pour les droits de l'homme, et de Yeng Virak, Directeur du Centre cambodgien d'éducation juridique, tous deux accusés de diffamation », indique un communiqué du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) publié aujourd'hui à Genève.

Louise Arbour a souligné qu'il s'agit là des dernières en date d'une série d'arrestations et de poursuites engagées au cours de l'année écoulée contre des membres de la société civile, des syndicalistes, des journalistes et des membres du parti d'opposition Sam Rainsy, pour diffamation, provocation et désinformation.

« Cette tendance troublante menace d'effacer les progrès réalisés ces dix dernières années, au prix d'importants efforts, afin d'instaurer une société ouverte et juste fondée sur la primauté du droit », a ajouté la Haut-Commissaire.

« La communauté internationale, qui n'a cessé de soutenir le Cambodge sur cette voie depuis la signature des Accords de Paris en 1991, a des raisons de se sentir profondément préoccupée par ces événements », a-t-elle ajouté.

La Haut-Commissaire a rappelé que le Cambodge est partie à tous les principaux traités internationaux relatifs aux droits de l'homme et que le Gouvernement royal du Cambodge se doit, à ce titre, de respecter et d'assurer les droits garantis par ces instruments, notamment les droits à la liberté d'expression, d'association et d'assemblée, qui constituent le socle de toute société démocratique.

« La dynamique société civile du Cambodge joue un rôle essentiel dans les efforts menés par ce pays pour émerger de son passé troublé. Aussi faut-il garantir et appuyer la capacité de la société civile à mener à bien son indispensable travail et à continuer de contribuer au développement du Cambodge », a conclu Louise Arbour.