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Côte d'Ivoire : l'Expert de l'ONU pour la prévention du génocide appelle à mettre fin à l'impunité

Côte d'Ivoire : l'Expert de l'ONU pour la prévention du génocide appelle à mettre fin à l'impunité

Louise Arbour et Juan Méndez
Juan Mendez, Conseiller spécial du Secrétaire général pour la prévention du génocide, a appelé aujourd'hui les autorités ivoiriennes à mettre fin au cycle de l'impunité afin de remédier à la méfiance et à la haine entre communautés, alimentées notamment par les médias.

Juan Mendre, Conseiller spécial du Secrétaire général pour la prévention du génocide, a appelé aujourd'hui les autorités ivoiriennes à mettre fin au cycle de l'impunité afin de remédier à la méfiance et à la haine entre communautés, alimentées notamment par les médias.

Soulignant la nécessité de surveiller les graves violations des droits de l'Homme et des manifestations de haine entre communautés dans le nord comme dans le sud de la Côte d'Ivoire, Juan Mendez a attiré l'attention sur l'impunité persistante face aux massacres qui ont soulevé l'indignation de la communauté internationale, lors d'une conférence de presse donnée à Abidjan, le 3 décembre dernier, à l'issue d'une visite de deux jours dans le pays.

Interrogé sur l'existence ou non d'un génocide en Côte d'Ivoire, le Conseiller spécial a précisé que son mandat était de prévenir les génocides et non pas de les qualifier, indique un communiqué de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire ( ONUCI ).

L'Expert de l'ONU a déploré « le climat de méfiance, de désinformation, ainsi que les rumeurs diffusées par les chefs politiques comme par les médias, qui alimentent la haine intercommunautaire ».

Juan Mendez a par ailleurs appelé au démantèlement immédiat des nombreux groupes armés et milices dans le pays.

Il a aussi appelé au rétablissement des programmes scolaires et à la tenue d'examens, réaffirmant que l'école était un élément important dans la prévention des violations des droits de l'Homme, en aidant les jeunes et les étudiants à s'investir dans une activité pacifique au lieu de rejoindre des groupes armés ou des groupes de mercenaires.

Pierre Schori, Envoyé de l'ONU en Côte d'Ivoire avait lancé, en septembre dernier, un avertissement contre les médias de la haine, prévenant contre toute tentative d'attiser la violence, « à un moment où l'air est plein d'incertitudes et les rues pleines de kalachnikovs » (voir notre dépêche du 22 septembre 2005).

Alors que la Côte d'Ivoire se trouve soumise à un embargo sur les armes depuis novembre 2004, le rapport d'un Groupe d'experts de l'ONU soulignait, le 15 novembre dernier, le niveau élevé des dépenses militaires du pays et recommandait au Conseil de sécurité de renforcer sa surveillance sur le détournement des fonds liés à l'exportation du cacao, du coton et des diamants (voir notre dépêche du 15 novembre 2005).