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A l'ONU, Deepak Chopra lance une campagne "marketing" pour la paix

A l'ONU, Deepak Chopra lance une campagne "marketing" pour la paix

Le médecin et écrivain Deepak Chopra a lancé, aujourd'hui à l'ONU, « l'Alliance pour une nouvelle humanité », un mouvement pour la paix qui appelle à un profond changement des mentalités, en utilisant notamment le marketing, à commencer par un sondage sur les problèmes mondiaux qu'il a réalisé auprès d'un milliard de Musulmans dans le monde.

Le médecin et écrivain Deepak Chopra a lancé, aujourd'hui à l'ONU, « L'Alliance pour une nouvelle humanité », un mouvement pour la paix qui appelle à un profond changement des mentalités, en utilisant notamment le marketing, à commencer par un sondage sur les problèmes mondiaux qu'il a réalisé auprès d'un milliard de Musulmans dans le monde.

Deepak Chopra, médecin et auteur de nombreux livres sur la médecine indienne et holistique et sur la spiritualité, a lancé aujourd'hui, au siège de l'ONU à New York, une campagne visant à établir un réseau d'organisations agissant en faveur de la paix à travers le monde.

Il prenait la parole lors d'une conférence de presse parrainée par la Mission permanente du Guatemala à l'ONU, aux côtés d'Arsenio Rodriguez, secrétaire général de « l'Alliance pour une nouvelle humanité », fondée notamment par les prix Nobel de la paix Oscar Arias et Betty Williams.

image ? Retransmission de la conférence de presse de Deepak Chopra[34mins]

« En ce moment se déroule à l'Assemblée générale une séance sur les attentats d'Amman en Jordanie. Elle se terminera probablement par une condamnation générale du terrorisme et la promesse que chacun participera à la lutte mondiale contre le terrorisme. Et puis chacun pourra rentrer chez soi jusqu'à la prochaine attaque, dans quelques heures ou dans quelques jours », a fait remarquer Deepak Chopra.

« Je pense qu'il est temps de reconnaître que les vieilles tactiques ne fonctionnent pas. La guerre contre le terrorisme est en train de connaître une défaite, de même que la guerre contre le sida et celle contre la drogue », a déclaré l'écrivain, estimant que ces métaphores guerrières étaient probablement inadaptées pour régler les problèmes de l'instabilité mondiale.

« Je pense qu'on ne gagnera jamais la guerre contre le terrorisme si l'on n'examine pas le problème dans son contexte mondial, à savoir que près de la moitié de la population mondiale vit avec moins de 2 dollars par jour et que 20% vit avec moins de 1 dollar par jour. L'être humain est en train de détruire son environnement qui a des implications sur le devenir même de l'espèce humaine », a souligné Deepak Chopra.

« 90% des armes distribuées dans le monde aujourd'hui sont fabriquées par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. C'est une grande ironie parce qu'en réalité c'est au premier vendeur d'armes au monde que nous avons confié notre sécurité », a dénoncé l'écrivain.

« Peut-on créer un réseau de réseaux pour trouver des solutions créatives aux problèmes actuels et influencer l'opinion publique et en définitive les politiques publiques ? », telle est la raison de la création de notre Alliance pour une nouvelle humanité, a expliqué Deepak Chopra, pour qui « il ne sera pas possible de remédier aux causes fondamentales des déséquilibres mondiaux à moins d'opérer un changement fondamental de notre perception ».

« Près de 35 guerres sont en cours dans le monde à l'heure actuelle. Peut-être que l'idée que l'on peut 'gagner' une guerre est elle-même à la base une perception erronée », a-t-il dit.

« Notre crise actuelle est une crise de la perception, une crise d'identité, une crise de nationalisme toxique, de bigoterie religieuse », a-t-il affirmé.

« Nous n'avons jamais connu la paix dans le monde, mais nous n'avons jamais eu les moyens technologiques actuels. Or, le mélange de nos idées archaïques et de la technologie moderne crée un cocktail très dangereux », a-t-il prévenu.

« Par exemple, a-t-il expliqué, j'ai un téléphone portable dans ma poche, qui me permet de passer des coups de fil, de prendre des photos et de les envoyer sur Internet, de surfer sur Internet, et bientôt je pourrai aussi, si je suis assez malin, brouiller tous les feux rouges ou détourner tous les avions au-dessus de New York, ou couper l'électricité de toute la ville. Je pourrai créer une fuite dans une centrale nucléaire dans l'Etat de New York ou opérer des transferts monétaires entre systèmes bancaires à travers le monde ».

« Dans ces conditions, comment assurer notre sécurité ? », s'est-il interrogé.

« Ces technologies seront bientôt accessibles à n'importe qui et lorsque l'âge de l'information sera arrivé à sa pleine maturité, le concept même de superpuissance perdra de sa pertinence. Il ne sera plus nécessaire d'avoir un bombardier B2 de 2,3 milliards de dollars. Les armes nucléaires et biologiques seront obsolètes », a-t-il continué.

Précisant qu'un des membres de l'Alliance était un spécialiste de la société de sondages Gallup, il a indiqué qu'elle venait de terminer un sondage auprès d'un milliard de Musulmans à travers le monde, dont les résultats seront proclamés à San Juan, Porto Rico en décembre prochain.

« Le monde connaîtra alors l'état d'esprit, les sentiments, les valeurs de près d'un milliard de Musulmans dans le monde et les solutions qu'ils proposent aux problèmes mondiaux », a-t-il avancé.

« Avant de les qualifier de terroristes, a-t-on réfléchi au fait que lorsque l'on donne le nom d'opération "shock and awe" [terreur mêlée d'admiration] à des bombardements qui tuent 90% de femmes et d'enfants innocents, que l'on qualifie de "dommages collatéraux", ces opérations pourraient être vues comme du terrorisme par au moins 1 milliard de personnes ? », s'est-il interrogé, en référence au nom donné par les Etats-Unis à l'attaque anglo-américaine contre l'Iraq.

« Il est pratiquement impossible pour un être humain de tuer un autre être humain, à moins de le diaboliser. Mais une fois que c'est fait, c'est très facile ». « Nous le faisons tous. La peur est un facteur de chaque côté. Comment dès lors s'abstenir de critiquer les valeurs de ceux qui les tiennent pour sacrées », s'est-il demandé.

« Nous vivons dans un monde dans lequel nous faisons des études de marché pour tout. Pourquoi ne pas les mettre au profit de la paix ? Pourquoi ne pas appliquer les techniques utilisées par Coca-Cola, au profit de la paix ? », a-t-il souligné, indiquant qu'un des membres de l'alliance était un des ex-présidents de Coca-Cola.

« On sait maintenant qu'on peut aller voir les gens, leur demander ce qu'ils pensent et ce qu'ils ressentent et développer des méthodologies pour trouver des solutions aux conflits fondées sur la réalité de ce qui se passe dans les c?urs et dans les esprits », a-t-il affirmé.

« Tous ces outils sont essentiels : nous avons à notre disposition les films, l'Internet, les médias, la musique », a-t-il précisé.

« Apparemment, la raison fondamentale pour l'effondrement de l'Union soviétique est que les gens regardaient Dallas à la télévision et voulaient le même genre de vie. Nous pouvons utiliser la technologie et les loisirs, pour créer des jeux vidéos ou d'autre médias qui permettront l'avènement d'une société fondée sur la sagesse », a-t-il espéré.

Deepak Chopra a appelé à l'aide des Nations Unies dans cette entreprise, soulignant que l'Alliance comptait parmi ses membres Jeffrey Sachs, Conseiller spécial du Secrétaire général de l'ONU sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

Interrogé sur sa philosophie spirituelle, Deepak Chopra a indiqué qu'il était convaincu qu'il existait de la créativité dans l'univers, de même qu'une « conscience cosmique ». En conséquence, je crois au pouvoir créateur d'une nouvelle réalité externe par le rassemblement d'une « masse critique » d'individus imprégnés de cette conscience de paix, sinon, rien de tout cela n'aurait de sens, a-t-il souligné.

« Si nous sommes partie intégrante de l'univers, un changement dans notre propre vision changera la réalité extérieure », a-t-il expliqué.

« La spiritualité ne doit pas être confondue avec le dogme religieux, a-t-il toutefois précisé, indiquant qu'il s'agissait de la conscience du lien insécable qui unit chacun qui provoque l'amour et la compassion à l'égard de l'autre ».

« Si les insectes disparaissaient de notre planète aujourd'hui, la vie sur terre disparaîtrait dans les cinq ans. Si l'être humain venait à disparaître, la planète connaîtrait un développement florissant. Car nous sommes les prédateurs, les destructeurs et à présent nous menaçons notre propre existence ».

« Evidemment, à l'échelle de l'univers, si nous nous faisons disparaître, c'est une poussière qui disparaîtra et ça n'aura aucune importance ».