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Sida : Kofi Annan appelle à la mobilisation pour les enfants affectés par la pandémie

Sida : Kofi Annan appelle à la mobilisation pour les enfants affectés par la pandémie

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A l'occasion du lancement par l'UNICEF et l'ONUSIDA de la campagne mondiale, « Unis en faveur des enfants, unis contre le sida », qui vise notamment à prévenir la transmission du virus aux enfants, le Secrétaire général a appelé la communauté internationale à se mobiliser pour venir en aide aux millions d'enfants affectés.

Sida : Kofi Annan appelle à la mobilisation pour les enfants affectés par la pandémie

« La prévention de la transmission de la mère à l'enfant est devenue l'un des défis majeurs à relever », a déclaré aujourd'hui le Secrétaire général, au cours de la cérémonie qui marquait le lancement de la campagne, « Unis pour les enfants, unis contre le sida » menée par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).

« C'est un appel à une action unie contre l'épidémie du sida qui affecte, de manière croissante, les jeunes et les enfants », a affirmé Kofi Annan, en présence de Peter Piot, directeur d'ONUSIDA, d'Ann Veneman, directrice de l'UNICEF, et d'enfants atteints du sida.

« Chaque minute compte, car chaque minute, un enfant meurt du sida », a insisté Peter Piot, directeur exécutif d'ONUSIDA.

« N'oublions pas que l'espérance de vie est passée en deux décennies de 60 ans à un peu plus de trente ans dans de nombreux pays », a rappelé Ann Veneman, constatant que pour beaucoup de jeunes, atteindre l'âge de 18 ans signifiait avoir vécu la moitié de sa vie.

Frika, une jeune Indonésienne, a expliqué que, lorsqu'elle a été testée positive il y a cinq ans, ses parents l'ont considérée comme un monstre. « Je ne pouvais plus dormir dans la même chambre que ma sœur et j'avais ma propre assiette et mon propre verre » a-t-elle dit.

Carol, de la Jamaïque, est venue raconter comment, dès l'âge de neuf ans, elle avait été privée de son enfance quand son père est tombé malade. « Pendant sept ans, je devais lui trouver de quoi manger et sacrifier mes études. Pendant sept ans, je ne pouvais partager ce secret avec personne, et lorsqu'il était hospitalisé, les infirmières refusaient de s'occuper de lui ou de l'alimenter alors qu'il était trop faible », a affirmé la jeune adolescente.

Une jeune Namibienne a témoigné à son tour de l'exclusion dont elle a été victime au sein de sa famille lorsque, âgée de 17 ans, elle a appris le même jour qu'elle était enceinte et porteuse du virus. « Ma mère m'a bannie et j'ai dû aller vivre chez ma grand-mère », a-t-elle avoué.

Absents des politiques nationales ou internationales de lutte contre la pandémie, les millions d'enfants affectés par le virus, qui n'ont pas accès aux services de base dans le domaine des soins et de la prévention, sont « la face cachée » du sida, a dénoncé l'UNICEF dans un communiqué publié aujourd'hui à New York.

Plus de 2 millions d'enfants sont infectés par le virus. Et pourtant, moins de 5 % des jeunes séropositifs ont accès aux médicaments pédiatriques dont ils ont besoin.

Plus de 15 millions d'enfants dans le monde ont perdu au moins un de leurs parents du fait de cette maladie. Et pourtant, moins de 10 % des enfants affectés reçoivent une aide de l'Etat.

D'après le communiqué d'ONUSIDA, publié également aujourd'hui, il faudra 55 milliards de dollars pour affronter la pandémie de sida.

Il manque actuellement quelque 18 milliards de dollars, rien que pour la période 2005-2007, indique l'agence des Nations Unies (voir notre dépêche d'aujourd'hui).

Au cours de la manifestation d'aujourd'hui, le Secrétaire général a salué l'engagement de Jeannette Kagame, Première dame du Rwanda et présidente de l'Organisation des Premières dames africaines contre le sida, et de Roger Moore, Ambassadeur de bonne volonté de l'UNICEF.