FAO : « la faim dans le monde est intolérable »

Dans un appel lancé à la communauté internationale à l'occasion de la tenue du sommet mondial, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture exhorte les chefs d'Etat et de gouvernement à tenir leur engagement de réduire de moitié le nombre de sous-alimentés dans le monde d'ici à 2015.

Dans un rapport sur la mobilisation des ressources pour réduire la pauvreté, préparé pour le sommet de New York, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) met en garde contre la persistance de la faim dans un monde d'abondance.

« Il est inacceptable que 843 millions de personnes dans les pays en développement et en transition continuent de souffrir de la faim et que plus d'un milliard d'êtres humains vivent avec moins d'un dollar par jour », indique la FAO dans communiqué publié aujourd'hui à New York.

Malheureusement, poursuit la FAO, le taux de réduction de la faim est très lent, « plus lent que ce qui est requis pour atteindre l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation, notamment en Afrique ».

Le document final qui sera soumis au sommet mondial qui s'ouvre aujourd'hui à New York, dont la version définitive a été adoptée hier par l'Assemblée générale, réaffirme les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), tout en exprimant sa préoccupation quant aux « progrès lents et inégaux dans l'éradication de la pauvreté » dans certaines régions.

Le document, dans son volet « financement du développement », salue l'accroissement de l'aide publique au développement tout en reconnaissant qu'un « accroissement substantiel est nécessaire », se félicite de l'objectif d'accorder 0,7% du PNB à l'aide publique au développement, adopté par plusieurs pays développés, et fait mention de l'importance de la mise en place de sources innovantes de développement.

Le texte adopté hier promeut aussi l'investissement direct et une « libéralisation significative du commerce » international, notamment en engageant les Etats membres à s'efforcer de lever les barrières commerciales en faveur des pays en développement.

Lors du Sommet mondial de l'alimentation à Rome, en 1996, les chefs d'Etat et de gouvernement de 186 pays s'étaient engagés à réduire de moitié le nombre de sous-alimentés de la planète au plus tard en 2015 – objectif qui figure parmi les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), rappelle la FAO.

Pour réduire la faim, il convient, selon la FAO, d'allouer à l'agriculture et au développement rural des sommes plus importantes que les fonds consacrés au développement au cours des dix dernières années. La grande majorité des pauvres de la planète vivent dans les zones rurales. Aussi le développement de l'agriculture joue-t-il un rôle moteur dans la croissance économique en tant que créateur d'emplois et de revenus pour ces populations pauvres.

La FAO, en concours avec le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM) a également présenté au Sommet de New York un autre rapport intitulé «Eradication de la pauvreté et de la faim» qui présente, de manière concise, une stratégie permettant d'atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) relatifs à la réduction de la faim et de la pauvreté. Selon la FAO, il existe "des signes encourageants du renforcement de la détermination à réduire la pauvreté et la faim pour atteindre les OMD".

A titre d'exemple, la FAO cite la décision récemment prise par les pays africains d'augmenter de 10 % la part des dépenses publiques consacrées à l'agriculture et au développement rural. "Il s'agit-là d'un pas très encourageant pour surmonter le faible financement public du secteur agricole."

D'autre part, plusieurs pays ont promis d'augmenter substantiellement l'aide au développement. A cet égard, la FAO cite la promesse des pays de l'Union européenne de doubler l'aide publique au développement ainsi que l'annulation de la dette annoncée par le G-8 en faveur de 18 des pays les plus pauvres de la planète.