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Le retrait israélien, une opportunité pour la population de Gaza, selon l'UNWRA

Le retrait israélien, une opportunité pour la population de Gaza, selon l'UNWRA

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Lors de sa première conférence de presse à l'ONU, la nouvelle responsable de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens a fait un bilan des projets pour améliorer les conditions de vie dans les camps de réfugiés, créer des emplois et faciliter la circulation à Gaza, après le départ des colons israéliens.

« Nous voyons le retrait israélien de Gaza comme une opportunité, dans une situation qui stagnait depuis quelques années lorsqu'elle n'empirait pas », a déclaré aujourd'hui la nouvelle Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA, Karen Köning AbuZayd, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York.

image• Retransmission de la conference de presse[52mins]

Soulignant l'attente importante suscitée par le retrait, dont elle a souligné le déroulement « très rapide » et « sans heurts » en matière d'amélioration des conditions économiques, ainsi que dans le processus de paix, la responsable de l'UNWRA a rappelé que son agence avait un programme sur trois ans pour rendre plus vivables les camps, dans lesquels vivent la moitié des réfugiés de Gaza.

Karen Köning AbuZayd a par ailleurs souligné que le retrait devrait permettre désormais une libre circulation à l'intérieur de Gaza, notamment à partir de Rafah. La question de la reconstruction du port et de l'aéroport n'est pas encore réglée.

La circulation avec la Cisjordanie sera particulièrement importante pour les deux économies, a-t-elle souligné, rappelant que la construction du mur [de séparation israélien] restait préoccupante, en ce qu'elle affecte la capacité de près de 250.000 Palestiniens à accéder aux écoles, aux cliniques et à se déplacer.

Elle a aussi exprimé l'espoir d'obtenir un passage vers l'Egypte.

« Nous continuons à observer la construction du mur et l'extension des colonies, le retrait des petites colonies de Cisjordanie n'ayant pas entraîné de grand changement dans ce territoire », a-t-elle indiqué.

Interrogée sur la possibilité de créer des emplois à Gaza, la Commissaire de l'UNWRA a mentionné un projet de micro-crédit, des projets d'infrastructure avec la construction de logements et un projet du PNUD, notamment pour la construction du port et la construction d'un pipeline pour acheminer de l'eau du nord au sud de Gaza.

« Nous espérons créer 29.000 emplois dans le cadre de notre plan », a-t-elle souligné.

Interrogée sur l'intégration des terres libérées par le départ des colons israéliens, elle a précisé que l'Autorité palestinienne avait un plan de construction d'immeubles, de terres agricoles et pour le tourisme. « Nous n'y sommes pas encore rentrés, donc nous ne savons pas encore ce qui s'y trouve ».

Quant au budget de l'UNWRA, il est en augmentation de 30% pour les deux prochaines années. « Il n'y pas pour l'instant de réduction du programme, à part, nous l'espérons, du programme d'urgence », a-t-elle souligné, de 200 millions de dollars par an.

S'agissant enfin de savoir quand l'UNWRA pourrait réduire ses activités, voire y mettre fin, la Commissaire générale a rappelé qu'elle était responsable des « réfugiés de Palestine », c'est-à-dire la population qui se trouvait sur la responsabilité du Mandat [britannique] de Palestine de 1946 à 1948, qui a perdu à la fois ses terres et ses moyens de subsistance et qui est inscrite auprès de l'agence.

Il s'agit d'un statut bien défini au regard du droit international et tant qu'il n'y aura pas de négociation finale entre Israël et l'Autorité palestinienne sur leur statut, ils garderont ce statut et l'UNRWA garderont sa raison d'être, a-t-elle précisé.