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Des progrès notables au Timor-Leste, selon l'ONU

Des progrès notables au Timor-Leste, selon l'ONU

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Le représentant spécial du Secrétaire général pour le Timor-Leste a noté aujourd'hui, au cours d'une présentation au Conseil de sécurité, des progrès notables dans le pays tant sur les plans politique et diplomatique que dans le domaine économique.

« La situation au Timor-Leste est restée calme depuis le règlement du différend qui avait opposé l'État et l'Église », a déclaré Sukekiro Hasegawa, représentant spécial du Secrétaire général pour le Timor-Leste et chef du Bureau des Nations Unies au Timor Leste (BUNUTIL), au cours de la présentation au Conseil de sécurité du rapport intérimaire du Secrétaire général sur la situation dans le pays pour la période du 13 mai au 15 août 2005.

D'autre part, a ajouté Sukekiro Hasegawa, le Timor-Leste n'a connu aucun incident frontalier au cours de la période concernée.

Cependant, a-t-il noté, des heurts se sont produits entre des groupes d'arts martiaux et des groupes liés à des formations politiques. La police a dû intervenir et a procédé à des saisies d'armes sur l'ordre du président Gusmao.

À propos de l'évolution de la situation politique, le représentant spécial a déclaré que les élections locales qui avaient eu lieu dans six districts du sud et du sud-ouest de Timor-Leste, au cours de la période couverte par le rapport, se sont tenues dans le calme.

Concernant les prochaines élections parlementaire et présidentielle prévues dans 18 mois, Sukekiro Hasegawa a indiqué que le président Gusmao et le Premier ministre Alkatiri avaient demandé l'assistance de l'ONU à la rédaction des lois électorales en vue de créer un cadre juridique qui s'applique à l'ensemble du territoire timorais et recommandé au Conseil de sécurité de répondre positivement à cette requête des autorités du Timor-Leste.

Sur le front diplomatique, les relations du Timor-Leste avec l'Indonésie et l'Australie continuent de se renforcer, a-t-il déclaré. Un accord entre le Timor-Leste et l'Australie sur la question du partage des ressources d'hydrocarbures de la Passe de Timor est en train d'être finalisé.

Par ailleurs, la Commission ministérielle conjointe entre l'Indonésie et le Timor-Leste, dont les travaus se sont tenus en juillet, a accepté le principe selon lequel les deux pays devraient trouver un accord sur la délimitation des derniers 4% du tracé de leur frontière commune qui font encore l'objet de contentieux. À la suite de l'Accord frontalier provisoire conclu au mois d'avril au cours de la visite du président indonésien, les deux pays ont commencé un processus approfondi de démarcation de leur frontière en conduisant des évaluations dans un certain nombre de localités. L'Indonésie et le Timor-Leste ont d'autre part créé un Commission bilatérale de vérité et d'amitié.

S'agissant du domaine économique, le représentant spécial a indiqué que les revenus tirés du pétrole et du gaz de la mer de Timor avaient commencé à rentrer dans le budget national et à compenser le soutien déclinant de la communauté international au Timor-Leste. Le gouvernement a créé un cadre juridique pour la bonne gestion de ces revenus qui devront aussi profiter aux futures générations.

Rappelant le mandat de la BUNUTIL, le Représentant spécial a dit que la première composante du Bureau avait pour mission de soutenir les institutions centrales de l'État timorais en leur fournissant 45 conseillers civils qui, en dehors de l'expertise qu'ils apportent au gouvernement, font aussi de la formation, notamment en matière judiciaire. Les efforts des experts du BUNUTIL ont selon luin porté leurs fruits puisque les Timorais s'approprient de plus en plus les responsabilités des différentes administrations en charge notamment du maintien de l'ordre, de la justice, du respect des droits de l'homme et de la gouvernance démocratique.

Le représentant spécial est ensuite passé à la question du développement de la police nationale et de l'Unité de patrouille des frontières. L'unité de police et des conseillers militaires du Bureau des Nations Unies ont mené des évaluations conjointes de chaque unité avec leurs homologues timorais afin d'évaluer les capacité des forces de police et mettre au point un plan stratégique pour leur développement. Le 26 juillet, une réunion du groupe consultatif a eu lieu avec tous les acteurs concernés afin d'examiner les quatre piliers de cette stratégie commune pour le développement de la police. À l'heure actuelle, 15 conseillers militaires mettent en œuvre un programme de formation à l'intention des membres de l'Unité de patrouille des frontières.

Faisant référence à la composante de soutien aux droits de l'homme et à la gouvernance démocratique, le représentant spécial a rappelé que le Bureau des Nations Unies a nommé six officiers chargés des droits de l'homme auprès d'institutions nationales comme notamment le Cabinet du Premier ministre, le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l'Education.

Par ailleurs, la Commission pour la vérité, réception et réconciliation est sur le point d'achever son rapport qui sera remis au président de l'Assemblée nationale et au Secrétaire général d'ici la fin du mois d'octobre.

Le BUNUTIL, a encore ajouté le représentant, discute actuellement de la mise en place d'un registre des crimes les plus graves. Le système judiciaire national a d'ailleurs montré sa capacité à agir dès le retour d'un ancien membre de milices accusé de crimes graves au Timor-Leste. La première audition a au lieu le 4 août et un procès est prévu le 3 septembre.