Mali : le PAM augmente le montant de son appel afin d'aider 175 000 enfants

Le Programme alimentaire des Nations Unies a augmenté aujourd'hui le montant de son appel en faveur du Mali afin de pouvoir nourrir 175 000 autres enfants, âges de moins de cinq ans. La crise alimentaire qui touche le Niger affecte également son voisin le Mali.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a porté son appel à 13,6 millions de dollars, contre un montant de 7,4 millions de dollars lors d'un précédent appel en faveur du Mali, indique un communiqué de l'agence publié aujourd'hui à Bamako.

Cette augmentation doit permettre de nourrir les enfants âgés de moins de cinq ans jusqu'à la fin de l'année dans les régions les plus durement touchées du Mali, afin d'éviter que le pays ne sombre dans une crise humanitaire similaire à celle qui affecte le Niger voisin (voir notre dépêche du 9 août 2005).

Le PAM vient déjà en aide à 450 000 Maliens dans les zones les plus touchées du pays. Comme le Niger, le Mali souffre d'un déficit alimentaire chronique associé à de la malnutrition, notamment lors du pic de la « saison maigre » qui dure trois mois avant les premières récoltes en octobre.

« La communauté internationale doit répondre maintenant pour éviter une crise humanitaire », estime le Directeur de pays du PAM au Mali, Pablo Recalde. « Cette pénurie alimentaire cyclique dans un pays déjà accablé ne fera qu'affaiblir davantage les moyens de subsistance des familles rurales, à moins que nous n'agissions immédiatement. »

« Le Mali fait de son mieux pour venir en aide à sa population dans des conditions difficiles », estime Pablo Recalde. « Mais dans le Sahel, où en 2004 la sécheresse et les criquets ont rendu une saison maigre déjà difficile encore plus ardue, même les meilleurs efforts ne serviront à rien s'ils ne sont pas appuyés par un soutien international. »

De récentes évaluations montrent que 175 000 enfants sont menacés de malnutrition. Le PAM vient déjà en aide à 450 000 Maliens pour améliorer la capacité des fermiers à endurer les cycles de production réduite. Les plus vulnérables reçoivent de la nourriture à travers des projets « travail contre nourriture » et à travers la création de banques de céréales.

Le Mali est l'un des quatre pays les moins développés du monde. Il est soumis à une insécurité alimentaire structurelle née de la pauvreté, du manque de précipitations, de techniques de culture rudimentaires et de conditions précaires de santé et d'assainissement. Les invasions de criquet de 2004, les pires en quinze ans, ont encore affaibli la capacité du pays à produire suffisamment de nourriture.

En mars, le Gouvernement malien a prévu que 1,2 million de Maliens allaient être confrontés à des déficits alimentaires. En coopération étroite avec les partenaires humanitaires, le Gouvernement a distribué environ 30 000 tonnes métriques de nourriture prélevée sur les réserves d'urgence nationales pour aider à prévenir une crise.

Le PAM a déjà livré 3 700 tonnes de nourriture destinées aux personnes les plus vulnérables. Il cherche à venir en aide aux Maliens qui ont épuisé leurs stratégies normales de survie et qui ont commencé à vendre leurs stocks de production pour migrer à la recherche de travail. Le PAM entend aussi contribuer au maintien du potentiel productif en vue de la récolte de l'année prochaine. Il appuie la capacité du Gouvernement malien à répondre aux futures urgences en reconstituant les réserves nationales d'urgence.

A ce jour, le PAM a reçu des contributions pour un montant de 2,7 millions de dollars pour son opération d'urgence au Mali, sur les 13,6 millions de dollars requis, soit un déficit de financement de 10,9 millions de dollars. Il est vital que le reste des fonds soit fournis rapidement afin que de la nourriture puisse être achetée et fournie dans la région au plus vite.

Le PAM a reçu confirmation de donations émanant de la Commission européenne, du Luxembourg, de la Belgique et de la Turquie, ainsi que de fonds multilatéraux.

Lire le communiqué de presse du PAM (en anglais).