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Financement du développement : la France plaide pour une « taxe » de solidarité sur les billets d'avion

Financement du développement : la France plaide pour une « taxe » de solidarité sur les billets d'avion

Dans le cadre du Dialogue de haut niveau sur le financement du développement organisé à l'Assemblée générale de l'ONU hier et aujourd'hui, le ministre de l'économie et des finances de la France a plaidé pour une « taxe » de solidarité sur les billets d'avion afin de combler le déficit de financement estimé pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement.

Au nom de l'Allemagne, du Brésil et du Chili et de la France, Thierry Breton, ministre de l'économie et des finances de la France, a suggéré hier, dans un discours prononcé dans la salle de l'Assemblée générale, la mise en place d'un projet pilote de contribution de solidarité sur les billets d'avion.

« De manière à garantir l'équité du dispositif, le niveau de la contribution pourrait être différencié entre les différentes classes de voyage, voire le niveau de richesse des pays, et une distinction pourra être opérée entre les vols domestiques et internationaux », a proposé Thierry Breton.

« Les recettes collectées, a-t-il précisé, seraient dépensées via des institutions existantes, de manière à éviter toute bureaucratie inutile. Ils pourraient financer […] les programmes de développement humain les plus urgents, comme par exemple des campagnes de vaccination ou encore l'achat groupé de traitements contre le sida ».

« Si tous les pays participaient, une contribution de par exemple 5 € pour chaque passager avec une majoration de par exemple 20 € pour les vols en classe affaires permettrait de récolter environ 10 milliards d'euros par an, soit près d'un quart du déficit de financement estimé des Objectifs du Millénaire ».

Le secteur du transport aérien a été choisi, a expliqué le ministre français, « parce que c'est un secteur qui bénéficie beaucoup de la mondialisation des échanges et qui est de surcroît peu taxé » et « parce que les passagers aériens sont rarement parmi les plus pauvres de chacun de nos pays, ce qui est cohérent avec notre volonté d'organiser une solidarité au plan mondial ».

« Il y a encore un an, l'idée même d'une contribution internationale était taboue et paraissait incongrue. Aujourd'hui, de nombreuses enceintes internationales, l'ONU, le FMI, la Banque mondiale, le G8, ou encore l'Union européenne se sont emparées de la question » a fait remarquer Thierry Breton.

Sur la réunion sur le financement du développement, voir notre dépêche d'aujourd'hui et le communiqué de presse de l'ONU.