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Bénin : l'appel financier de l'ONU pour les réfugiés du Togo reste sans réponse significative

Bénin : l'appel financier de l'ONU pour les réfugiés du Togo reste sans réponse significative

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Plus de quatre semaines après le lancement d'un appel de fonds d'urgence pour le Bénin, qui vise à recueillir une somme de 5,95 millions de dollars sur une période de six mois, il apparaît qu'une fois de plus un appel des Nations Unies en faveur d'une crise africaine n'a pas mobilisé la communauté internationale de donateurs, indique la Coordination humanitaire de l'ONU.

« Le Bénin accueille actuellement 21 000 réfugiés togolais, dont presque la moitié sont des enfants. Afin de répondre à leurs besoins, le gouvernement du Bénin et la Coordination humanitaire de l'ONU, ont lancé le 13 mai dernier un appel d'urgence pour une aide humanitaire. À ce jour, aucune réponse n'a été donnée à la procédure d'appel global », indique le Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) dans un communiqué publié aujourd'hui.

Un flot constant de réfugiés continue d'arriver chaque jour au Bénin, plus de six semaines après les élections présidentielles qui ont précipité la première vague de déplacements. Actuellement, plus de 35 000 personnes se trouvent déplacées en dehors du Togo, et 1 000 autres sont déplacées à l'intérieur du pays. Au Ghana, le nombre de réfugiés est resté stable au cours des deux dernières semaines, à hauteur de 15 000 personnes, tandis que chaque jour presque 100 personnes franchissent la frontière togolaise pour trouver refuge au Bénin.

Un tiers de ces réfugiés sont hébergés dans les deux camps du HCR, à Lokassa et à Come. Les autres ont trouvé refuge chez des membres de leur famille ou chez des amis. C'est pour cette raison qu'il est nécessaire de fournir une aide directe et indirecte aux familles et communautés d'accueil.

L'appel demande en priorité une aide d'un million de dollars pour assurer la protection des réfugiés, 1,64 millions de dollars pour fournir une aide alimentaire, 750 000 dollars pour assurer les services de santé, 660 000 dollars pour donner un abri et des fournitures ménagères, 395 000 dollars pour les besoins urgents en matière d'éducation, 325 000 dollars pour l'eau et le système sanitaire, et 81 000 dollars pour assurer la sécurité et les services de télécommunications. Une somme de 1,01 millions de dollars devrait couvrir des projets multisectoriels divers.

Un autre soutien provient du Bureau humanitaire de la Commission européenne qui a engagé la somme de 1,05 millions d'euros. Cependant, pour subvenir aux besoins des réfugiés, le HCR a déjà dû allouer la somme de 1,5 million de dollars puisée dans ses réserves opérationnelles. D'autres contributions ont été faites par l'Égypte, la France et la Suède.

Une équipe d'experts en médecine légale du Bureau du HCR devait arriver au Togo hier, pour une enquête de deux semaines sur les raisons de cet exode vers le Ghana et le Bénin.

Le 11 mai dernier, Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, avait dénoncé la « discrimination » qui frappe le financement des crises en Afrique.

« Nous apportons plus d'aide aux crises humanitaires si elles se déroulent en Europe ou au Moyen-Orient que si elles interviennent en Afrique », avait-il souligné (voir notre dépêche du 11 mai 2005).