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Burundi : reprise des élections dans les communes affectées par les violences

Burundi : reprise des élections dans les communes affectées par les violences

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La Mission de l'ONU au Burundi a informé hier que les communes frappées par les violences qui ont fait un mort parmi la population civile et un blessé grave parmi les casques bleus devraient procéder de nouveau au vote. Elle a déclaré avoir déployé 2 000 soldats et autant de policiers pour protéger les populations civiles.

« Suite aux incidents qui ont émaillé les élections communales du 3 juin dernier dans six des 129 communes du pays, Carolyn McAskie, Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Burundi, a annoncé la reprise du scrutin dans les centres de vote les plus affectés par les violences, concentrés dans les provinces de Bujumbura Rural et Bubanza », indique un communiqué de l'Opération des Nations Unies au Burundi ( ONUB ) du 5 juin 2005).

Dans un communiqué paru le samedi 4 juin, l'ONUB avait énergiquement condamné les attaques perpétrées contre des bureaux de vote dans cinq communes, mettant en danger la vie des populations burundaises, ainsi que contre le personnel civil et militaire de l'ONUB qui suivait le déroulement des élections.

Ces attaques, qui ont fait au moins un mort parmi la population civile burundaise et blessé gravement à la tête un casque bleu Sud-africain, ont été condamnées par le Secrétaire général dans un communiqué du 3 juin.

« Constatant que les populations effrayées par des tirs et d'autres tentatives d'intimidation par des éléments armés non encore identifiés avaient fui les lieux de vote, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) vient d'annoncer que les élections seront reprises le mardi 6 juin dans les communes affectées », indique l'ONUB.

« Il s'agit précisément des communes de Kanyosha, Nyabiraba, Muhuta et Isale pour la province de Bujumbura Rural, et de Rugazi et Mpanda pour celle de Bubanza, soit au total 31 communes concernées par ce vote partiel, représentant 133 bureaux de vote ».

« Il faut confirmer à la population de ces centres de vote que tout le monde doit retourner aux urnes et revoter. Pour tous ceux qui ont voté vendredi, leurs votes ne seront pas comptés », a insisté Carolyn McAskie.

Estimant que « pour que les populations ressortent, il faudrait plus qu'un simple appel de sensibilisation pour les rassurer », l'ONUB annonce avoir mis en place un dispositif sécuritaire d'environ 2 000 soldats.

Cet effectif sera doublé d'un nombre non moins important de membres de la CivPol – les forces de police civile - et des Forces de Défense Nationales burundaises. Certains de ces éléments feront des patrouilles conjointes dans les communes où les votes auront lieu, tandis que les autres seront stationnées dans les centres de vote.

Au plan civil, l'ONUB déploiera 31 équipes sur le terrain pour superviser le vote dans les bureaux.

« Les résultats définitifs de l'ensemble des élections seront proclamés officiellement lorsque les votes se seront déroulés dans toutes les provinces, c'est-à-dire après le mardi 7 juin, date de la reprise du vote dans les provinces de Bujumbura Rural et Bubanza », indique le communiqué.

La Représentante spéciale a par ailleurs averti que « ce léger décalage n'aura aucune incidence sur le calendrier électoral ».

« Je peux confirmer qu'étant donné que nous allons reprendre le vote mardi, cela veut dire que le calendrier électoral n'est pas touché. On respecte toujours le calendrier électoral, et le processus va continuer à avancer ».

Concernant le déroulement général du scrutin le vendredi dernier, la chef de la Mission de l'ONU au Burundi s'est dite très satisfaite.

« Selon la CENI, le taux de participation reste à 72% partout dans le pays. C'est formidable. Il faut vraiment féliciter la population burundaise, » a-t-elle dit.

« Vous avez envoyé un signe à tout le monde que vous êtes prêts à vous lancer dans la démocratie et dans la paix. Je vous félicite. », a déclaré Carolyn McAskie.

Cinq élections sont prévues du 3 juin au 19 août prochain, date de l'élection présidentielle au suffrage universel indirect et étape décisive du processus de paix, dans un pays déchiré par 12 ans de guerre civile.