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Journée mondiale sans tabac : le tabac fait cinq millions de morts par an

Journée mondiale sans tabac : le tabac fait cinq millions de morts par an

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A l'occasion de la Journée mondiale sans tabac, l'agence des Nations Unies pour la santé encourage les professionnels de la santé à prendre les devants pour combattre les problèmes liés à la dépendance à l'égard du tabac. Le tabac reste l'une des principales causes de mortalité dans le monde avec cinq millions de décès par an.

A l'occasion de la Journée mondiale sans tabac, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) encourage les professionnels de la santé à prendre les devants pour combattre les problèmes liés à la dépendance à l'égard du tabac, à sa consommation et à l'exposition à la fumée du tabac, indique un communiqué de l'agence de l'ONU publié aujourd'hui à Genève.

La Journée mondiale sans tabac est consacrée cette année au rôle important dévolu aux professionnels de la santé dans la lutte anti-tabac.

« Le tabac reste l'une des principales causes de mortalité dans le monde avec près de cinq millions de décès par an, a rappelé Lee Jong-wook, Directeur général de l'OMS. La communauté sanitaire joue un rôle clef dans l'effort mondial engagé contre cette épidémie. Les professionnels de la santé sont en première ligne. Ils ont besoin d'acquérir les compétences requises pour aider les gens à s'arrêter de fumer et il leur faut donner l'exemple en renonçant eux-mêmes au tabac ».

« Si des efforts supplémentaires ne sont pas faits pour appliquer maintenant les solutions qui existent, quelque dix millions de décès dus au tabac seront enregistrés chaque année d'ici à 2020, la plupart dans des pays en développement », a-t-il prévenu.

« Les professionnels de la santé sont au contact d'un pourcentage élevé de la population et ils peuvent faire beaucoup pour aider les gens à changer de comportements. Des études montrent que des conseils même brefs donnés par des professionnels de la santé peuvent porter les taux d'abstinence à 30%. On a constaté que des interventions de sevrage tabagique conduites par des agents infirmiers augmentaient de 50% les chances de s'arrêter de fumer », explique le communiqué.

Toutefois, ajoute le communiqué, les résultats récemment publiés d'une enquête conduite par l'Association canadienne de Santé publique (CPHA), les Centers for Disease Control and Prevention du Department of Health and Human Services (CDC) des Etats-Unis et l'OMS montrent qu'une approche plus systématique de l'engagement des professionnels de la santé dans la lutte contre le tabagisme serait nécessaire, à commencer par la formation.

Cette enquête mondiale sur les professionnels de la santé a été menée dans dix pays auprès d'étudiants de troisième année dans quatre disciplines de santé (soins dentaires, médecine, soins infirmiers et pharmacie). La plupart des étudiants interrogés (de 87 à 99%) pensaient qu'ils avaient un rôle à jouer dans les conseils à donner pour cesser de fumer. Pour plus de 90% des étudiants dans tous les pays (à l'exception de la Croatie, 72%) et toutes les disciplines, les professionnels de la santé devraient être formés aux techniques de sevrage. Or, de 5% seulement à 37% au maximum des étudiants interrogés avaient effectivement reçu une formation en règle à ce sujet.

Le fait d'être soi-même fumeur est souvent un obstacle qui empêche les professionnels de la santé à s'engager dans la lutte contre le tabagisme. Sept pays sur dix ont fait état d'une prévalence du tabagisme supérieure à 20% et dans 8 des 16 enquêtes réalisées, elle était supérieure à 30%. Les chiffres allaient d'un minimum de 0,5% chez les étudiants en soins infirmiers en Ouganda à un maximum de 47% chez les étudiants en pharmacie en Albanie.

« Il est important que les établissements scolaires, les organismes de santé publique et les services officiels de l'éducation s'associent pour donner aux professionnels de la santé les outils dont ils ont besoin pour combattre le tabagisme chez leurs patients," a déclaré Julie Gerberding, Directrice des CDC. « Alors que nous réfléchissons aux progrès de la lutte contre le tabagisme dans le monde que l'on doit à la Journée mondiale sans tabac, nous encourageons les professionnels de la santé du monde entier à assumer leur rôle, qui est d'informer les patients des conséquences du tabagisme sur la santé et de les aider à renoncer au tabac ».

Le préambule de la Convention cadre de l'OMS pour la lutte anti-tabac, qui est entrée en vigueur le 27 février 2005, met l'accent sur le rôle qui incombe aux associations de professionnels de la santé dans les efforts fournis pour faire de la lutte contre le tabagisme un objectif de l'action de santé publique et faire baisser la consommation de tabac.

En janvier 2004, dans le cadre d'une réunion convoquée par l'OMS, plusieurs associations de professionnels de la santé ont adopté un code de pratique qui énumère 14 mesures concrètes par lesquelles ces associations peuvent s'engager dans la lutte contre le tabagisme. Ces associations et leurs membres pourraient notamment donner l'exemple, faire en sorte que les lieux de travail et les établissements publics soient sans fumée et sans tabac, et appuyer les actions politiques contre le tabac, dont, entre autres, la Convention cadre de l'OMS pour la lutte anti-tabac.