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Conférence du TNP : échec des Parties à se mettre d'accord sur l'adoption d'un Document final

Conférence du TNP : échec des Parties à se mettre d'accord sur l'adoption d'un Document final

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Alors qu'il avait espéré, avant l'ouverture de la Conférence de réexamen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, qui avait démarré le 2 mai dernier, que les Parties se mettraient d'accord sur un Document final, le président de la conférence a annoncé aujourd'hui qu'aucun Document ne serait adopté et qu'il ne ferait pas de Déclaration présidentielle. « Si les Parties échouent à trouver un consensus, les conséquences seront très négatives pour le Traité lui-même », avait-il prévenu.

Sergio de Queiroz Duarte, ambassadeur du Brésil et président de la Conférence de réexamen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires qui se terminait aujourd'hui, a annoncé, lors d'une conférence de presse, qu'aucun Document final ne serait adopté par les Parties et qu'il ne ferait pas de Déclaration présidentielle.

image• Retransmission de la conference de presse [10 mins]

« En termes de résultat, d'accord, de décision finale, rien n'a été réalisé », a admis le Président de la Conférence.

« Cependant, a-t-il souligné, il y a eu des progrès dans la mesure où les questions clés ont été discutées, malgré le peu temps qu'on a eu pour en parler, et dans la mesure où un grand nombre de délégations ont montré qu'elles portaient un grand intérêt à ces questions ».

Les Parties de la Conférence n'ont pas pu se mettre d'accord sur l'adoption d'un Document final. Seul un rapport de procédure a été adopté par consensus.

La principale cause pour laquelle la Conférence a abouti à un échec est, selon son président, « un manque de compréhension et de convergence entre les Parties sur la meilleure façon de réaliser les objectifs du traité ».

Paul Meyer, Représentant du Canada, a regretté aujourd'hui, lors de la séance de clôture de Conférence, que « la défense bornée d'intérêts individuels à court terme ait pris le pas sur les intérêts collectifs à long terme ».

« Nous avons gaspillé notre temps à de vains marchandages procéduraux. Nous avons vu également un État se montrer intransigeant sur des questions cruciales et pressantes et avoir l'orgueil d'exiger que les priorités de beaucoup cèdent le pas aux préférences d'une poignée ».

« Notre communauté est affaiblie par le refus d'un contrevenant qui refuse de rendre des comptes à ses pairs et par la défection de cette communauté devant un État qui n'est visé par aucune sanction. Nous sommes gênés par un manque d'imagination et de volonté de rompre avec le statu quo pour adopter de nouveaux modes de fonctionnement », a-t-il déclaré.

De son côté, Yoshiki Mine, Représentant du Japon, a déclaré qu'il était regrettable que la Conférence d'examen n'ait pas pu aboutir à l'adoption d'un document final. « Toutefois, a-t-il ajouté, le régime du Traité lui-même n'a pas été durement amoindri et, plus que jamais, il demeure d'une importance immense pour la paix et la sécurité internationales » (voir les autres déclarations de la journée dans le communiqué de l'ONU).

image• Retransmission de la séance de clôture de la Conférénce des Parties au TNP [50mins]

Hier, un porte-parole de l'ONU avait déjà annoncé que les trois Comités de la Conférence de réexamen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires avaient conclu leurs travaux sans être parvenus à un accord sur les documents proposés.

Le premier Comité n'avait pas pu trouver d'accord sur le thème du désarmement nucléaire et sur les garanties de sécurité. Le deuxième Comité n'avait pas pu trouver de consensus sur les mécanismes de sauvegarde et la question du Moyen-Orient, a précisé le porte-parole (voir notre dépêche du 26 avril).

Le 18 mai dernier, après d'intenses négociations, la Conférence avait adopté son programme de travail. Le 12 mai, elle avait adopté son ordre du jour (voir la dépêche du 12 mai 2005).

Les thèmes de l'universalisation du Traité, de la non-prolifération nucléaire et du désarmement, des utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire, de l'établissement des zones exemptes d'armes nucléaires ou encore du régime de vérification de l'Agence internationale de l'énergie atomique Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont été au centre des débats.

A plusieurs reprises pendant la Conférence, le Secrétaire général avait souligné l'importance de renforcer le régime du Traité de non-prolifération nucléaire et exprimé l'espoir que les Etats Parties prendraient en compte les recommandations formulées dans son rapport « Dans une liberté plus grande » (voir notre dépêche du 13 mai 2005 et celle du 2 mai 2005) .

« Vous devez renforcer la confiance dans l'intégrité du Traité, compte tenu plus particulièrement du premier retrait annoncé par un État. Si les violations n'entraînent pas une réaction immédiate, la garantie collective la plus fondamentale sur laquelle repose le Traité sera sérieusement mise en doute », avait notamment déclaré le Secrétaire général, lors d'un discours prononcé à l'ouverture de la Conférence le 2 mai dernier.

Le président de la Conférence avait espéré, à la veille de l'ouverture de la Conférence, que les trois Comités des Parties qui ont examiné les points clés de la Conférence produiraient un résultat qui serait condensé en un Document final et qui renforcerait les capacités du Traité à répondre aux défis qu'il s'était fixé. « Si les Parties échouent à trouver un consensus, les conséquences seront très négatives pour le Traité lui-même », avait-t-il prévenu (voir notre dépêche du 29 avril 2005).