L'actualité mondiale Un regard humain

Environnement et santé : le rôle néfaste de l'être humain dans la progression des maladies infectieuses

Environnement et santé : le rôle néfaste de l'être humain dans la progression des maladies infectieuses

media:entermedia_image:e9ed7043-0016-459e-af22-82976eb49459
Les scientifiques ont identifié un catalogue effrayant de maladies infectieuses qui se développent dans des lieux où les habitats naturels ont été altérés ou dégradés par l'homme, indique le Département de l'information de l'ONU qui a décidé de faire figurer ce thème dans sa liste 2005 des « Dix sujets dont le monde n'entend pas assez parler ».

« Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a prévenu que la perte des forêts, la construction de routes et de ponts, l'expansion des villes, le défrichement des habitats naturels pour l'agriculture et l'extraction minière et la pollution des eaux côtières favorisent des conditions sous lesquelles peuvent prospérer des pathogènes nouveaux et anciens : bactéries, virus et micro-organismes, entraînant des maladies », indique un communiqué du Département de l'information de l'ONU (DPI) qui a décidé de faire figurer ce thème dans sa liste 2005 des « Dix sujets dont le monde n'entend pas assez parler » (voir notre dépêche du 3 mai 2005).

« Le PNUE note que les habitats et les paysages intacts aident à neutraliser les agents infectieux, alors que s'ils sont endommagés, altérés ou dégradés, cela perturbe l'équilibre naturel, favorisant la propagation de maladies nouvelles ou existantes chez les gens », ajoute le communiqué.

Selon le DPI, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a constaté l'apparition d'au moins 30 nouvelles maladies au cours des deux dernières décennies, qui menacent la santé de centaines de millions de personnes.

Une équipe de l'Université Johns Hopkins aux Etats-Unis a démontré qu'un accroissement de 1% du déboisement au Pérou a augmenté le nombre de moustiques porteurs du paludisme de 8 %. L'étude a montré que les insectes ont échappé à tout contrôle après la destruction de 30 à 40 % de la forêt. Les moustiques peuvent transmettre plus de 100 virus connus pour infecter les humains, notamment la dengue, la fièvre jaune et parfois l'encéphalite et la fièvre hémorragique, qui peuvent être fatales ».

Une urbanisation rapide et non planifiée est le principal moteur d'une explosion de la dengue, qui entraînait moins de 1 000 cas par an dans les années 50, à une situation dans laquelle quelque 2,5 millions de personnes sont exposés à ce risque aujourd'hui.

Une étude sur les régions d'extraction de pierres précieuses au Sri Lanka a montré que les trous peu profonds laissés par les mineurs sont des terrains idéaux pour les moustiques et des épicentres de paludisme.

Aux Etats-Unis, des cas de la tique porteuse de la maladie de Lyme à New York et dans le Connecticut a augmenté, tandis que l'homme s'est déplacé dans les régions boisées parcourues par le cerf porteur de la maladie.