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FAO : la grippe aviaire continue de poser un risque de pandémie

FAO : la grippe aviaire continue de poser un risque de pandémie

Grippe aviaire
A l'occasion de la conférence régionale sur l'influenza aviaire qui se tient du 23 au 25 février 2005 à Ho Chi Minh-Ville, les experts de l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture alertent que la grippe aviaire continuera pendant plusieurs années de poser un risque de pandémie humaine et estiment que le soutien aux pays en développement pour lutter contre la maladie est un « investissement » pour tous.

« Les efforts pour contenir, autant que possible, le virus de la grippe aviaire et réduire le risque d'infection parmi les volailles et les canards élevés en liberté dans les fermes contribueront à prévenir une pandémie humaine mondiale » affirme l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans un communiqué diffusé aujourd'hui à l'occasion de la conférence régionale sur l'influenza aviaire qui se tient du 23 au 25 février 2005 à Ho Chi Minh-Ville, au Viet Nam.

Selon la FAO, l'investissement visant à « contrôler et endiguer l'influenza aviaire » est tout autant dans l'intérêt des pays développés que des pays en développement.

« Notre objectif est de protéger la santé humaine, tant sur le plan local qu'international et de promouvoir la sécurité alimentaire » afin de « contrôler cette maladie à sa source », a déclaré Samuel Jutzi, Directeur de la Division de la production et de la santé animales à la FAO, précisant qu'il faudrait pour cela « s'attaquer à la transmission du virus là où la maladie apparaît, parmi les volailles, particulièrement les poulets élevés en liberté dans les fermes et les canards des zones marécageuses ».

Il faut contenir le virus dans la région avant qu'il ne se répande dans d'autres parties du monde", a expliqué M. Jutzi à l'ouverture de la conférence conjointement organisée par la FAO et l'Organisation mondiale de la santé animale, en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Dans le pire des cas », prévient le responsable de la FAO, « la maladie peut conduire à une nouvelle pandémie mondiale d'influenza humaine ». "Il existe un risque croissant de propagation de la grippe aviaire et cela, aucun pays qui pratique l'aviculture ne peut se permettre de l'ignorer."

Alors que les oiseaux sauvages, particulièrement les canards, sont considérés comme le réservoir naturel de la grippe aviaire, et qu'il sera donc très difficile de l'éradiquer complètement, « il paraît évident que le commerce de volailles vivantes, les mélanges des espèces aviaires dans les fermes et sur les marchés aux oiseaux ainsi qu'une faible biosécurité au niveau de la production contribuent beaucoup plus à répandre la maladie que les mouvements des oiseaux sauvages », indique le communiqué de l'agence.

En conséquence, la FAO déconseille l'abattage des oiseaux sauvages et la destruction de leurs habitats et préconise en revanche l'applicaiton de « mesures strictes de biosécurité » tout au long de la chaîne de production des volailles, dans les fermes, chez les petits producteurs, au sein des réseaux de distribution, des marchés et chez les détaillants.

Toutefois, de nombreux pays affectés par la grippe aviaire disposent de capacités limitées pour contrôler le virus, précise la FAO, qui appelle la communauté internationale à répondre aux besoins urgents des pays d'Asie « afin de soutenir leurs efforts visant à maîtriser une situation extrêmement grave ».

Ces pays ont besoin d'assistance pour renforcer les services centraux de santé animale et les services vétérinaires de santé publique, mettre en œuvre les programmes d'abattage, de vaccination et de biosécurité, développer des vaccins et des méthodes de diagnostic plus efficaces, soutenir les réseaux régionaux de partage de l'information, d'alerte précoce et de stratégies de contrôle.

La FAO souligne qu'en plus de la souffrance humaine, les récentes flambées d'influenza aviaire ont dévasté plusieurs économies locales. L'impact majeur de l'épidémie s'est ressenti sur les moyens d'existence des communautés rurales dépendantes des volailles pour leur subsistance.

Jusqu'à maintenant, près de 140 millions d'oiseaux sont morts de la grippe aviaire ou ont été abattus pour éviter la contagion. La perte de leurs élevages a laissé de nombreux paysans très endettés. En 2004, selon l'institut Oxford Economic Forecasting, le total des pertes de volailles de ferme en Asie est estimé à plus de 10 milliards de dollars, indique l'agence de l'ONU pour l'agriculture et l'alimentation.